Algérie

"L'infatigable avocat de la cause maghrébine"



Concert d'hommages en Algérie à Abderrahmane El-Youssoufi, décédé vendredi dernier. La disparition de ce monument de la politique marocaine et fervent partisan de la construction maghrébine n'a pas laissé indifférent ici en Algérie. Dernier hommage en date, celui de la Fondation Hocine Aït Ahmed qui, dans un communiqué rendu public samedi 30 mai, a pleuré la disparition de "cet infatigable avocat de la cause maghrébine". "La disparition de Maître Abderrahmane El-Youssoufi nous a profondément affectés. Il faisait en quelque sorte partie de notre famille.De nos souvenirs. Djamila, l'épouse de Hocine Aït Ahmed, le pleure aujourd'hui. Elle a gardé contact avec ?Si Youssoufi' en prenant de ses nouvelles très régulièrement par téléphone", écrit la Fondation, en présentant à l'épouse du défunt, à sa famille et au peuple marocain ses condoléances et sa "profonde compassion". Celle-ci a tenu à mettre en exergue le grand lien d'amitié qui unissait Abderrahmane El-Youssoufi au très charismatique père fondateur du Front des forces socialistes (FFS) qui, souligne-t-elle, "s'est forgé tout au long de décennies de luttes communes anticoloniales, pour la démocratie et les droits humains".
"Les deux hommes partageaient le même rêve : l'avènement d'un Maghreb démocratique", ajoute la Fondation. Et celle-ci de saluer la "cohérence politique", l'"éthique", le "courage" et la "fidélité aux engagements communs" de l'ancien Premier ministre du roi Hassan II qui, en avril 1965, n'avait pas hésité à faire, en compagnie des bâtonniers Maâti Bouabid, Abdelkrim Benjelloun ainsi que de Maître Abdelhadi Baraka, le déplacement à Alger pour assurer la défense de Hocine Aït Ahmed que la Cour criminelle révolutionnaire s'apprêtait à juger. Pour mieux mettre en évidence la fidélité et le grand sens de l'amitié qui distinguaient l'enfant de Tanger, la Fondation a convoqué deux autres faits : son déplacement à Alger, malgré les contraintes de la maladie, pour assister aux obsèques de Hocine Aït Ahmed décédé en décembre 2015 mais surtout "honorer la mémoire de son compagnon de route". Il y a aussi cet intense "moment de communion" que les deux hommes ont eu à partager en 1992 à l'occasion du 40e jour de la disparition d'un ami commun, Si Abderrahim Bouabid.
Celui-ci avait eu droit à un vibrant hommage de Hocine Aït Ahmed qui avait alors renouvelé son "serment à l'édification d'un Maghreb démocratique". "On ne touchera pas à l'espérance démocratique que porte le grand Maghreb. De Tanger à Benghazi, de Nouakchott à Illizi, un seul peuple", clamait-il. Malheureusement, ces deux monuments sont partis alors que ce rêve commun est encore très lointain.
Arab C.


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