Algérie

L'inéluctable processus mis en branle



Les événements s'accélèrent. Le processus devant aboutir à la tenue de l'élection présidentielle semble inéluctable. L'ultimatum lancé par le chef d'état-major de l'armée n'y est pas étranger. En moins d'une semaine, les textes devant encadrer le rendez-vous électoral ont été votés et promulgués avant que le chef de l'Etat ne montre la marche à suivre dans un discours télévisé.Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Rien ne semble contrarier l'agenda adopté par le vice-ministre de la Défense. En suggérant, début septembre, qu'il était «opportun» d'aller au plus vite vers une élection présidentielle, Gaïd Salah montrait la voie.
Le panel présidé par Karim Younès n'a fait que respecter à la lettre la feuille de route qui s'est soldée hier par l'installation de l'Autorité nationale indépendante chargée des élections.
Les événements se sont précipités. Il y a d'abord eu l'élaboration express des deux lois organiques relatives à l'Autorité nationale indépendante en charge des élections et au régime électoral. Les députés ont expédié les débats avant de voter sans surprise et que les sénateurs ne leur emboîtent le pas en votant en faveur des deux textes un vendredi.
Hier, Abdelkader Bensalah procédait à la signature de la loi organique relative à l'Autorité nationale indépendante en charge des élections ainsi que la loi organique amendant et complétant la loi organique 16-10 datée du 25 août 2016 relative au régime électoral.
Le communiqué rendu public par la présidence précise que cela avait été rendu possible «après accomplissement des formalités que stipule la Constitution et émission de l'avis du Conseil constitutionnel au chef de l'Etat».
Dans la même journée le chef de l'Etat mettait fin aux fonctions du secrétaire général de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections. Au même moment, les membres du panel chargé du dialogue accomplissaient la seconde mission qui leur avait été confiée en installant les membres de ladite Autorité. L'ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, a été placé à sa tête. Il ne restait à ce stade, au chef de l'Etat, plus qu'à procéder à la convocation du corps électoral pour respecter à la lettre les directives du chef de l'état-major. Ce dernier affirmait le 2 septembre dernier «qu'il est opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant, et que les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ; des délais raisonnables et acceptables qui répondent à une revendication populaire insistante».
La messe était alors dite. Les élections, pourtant rejetées par une grande partie d'Algériens dans les conditions actuelles, se tiendront en décembre puisque la Constitution stipule que le scrutin doit se tenir dans les 90 jours qui suivent la convocation du corps électoral.
Saïd Bouhadja a déjà annoncé des dates probables alors même qu'une partie de l'opposition ne cache pas son rejet de ce processus.
A l'exception des partis qui ont fait de l'allégeance leur seule ligne de conduite, l'opposition rejette massivement la tenue d'élections sans la satisfaction de plusieurs préalables.
La rue, quant à elle, ne fait pas dans le mystère: les slogans brandis lors du 30e vendredi de mobilisation sont sans équivoque.
Les tenants du pouvoir ont un agenda à faire aboutir à tout prix.
N. I.


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