La production industrielle du secteur public national a enregistré une baisse de 1,2% durant le premier trimestre 2006. Cette information émanant de l’Office national des statistiques (ONS) donne un aperçu sur l’état de déliquescence atteint par ce secteur pratiquement «englouti» par la privatisation découlant de la libéralisation du marché algérien. Car en dehors des hydrocarbures, de l’énergie électrique et des mines, trois secteurs ont enregistré des hausses relativement fortes durant la même période, les autres secteurs n’arrivent pas à suivre la cadence pour plusieurs raisons. D’abord, et comme expliqué par les experts de cet organisme, cette baisse est essentiellement due aux contre-performances relevées dans les industries manufacturières (-5,1%). Un secteur dont la production n’a pratiquement pas connu des hausses durant plusieurs années, notamment depuis que notre pays est passé de l’économie dirigée à l’économie de marché. Il faut dire aussi que même avant les années 80, c’est-à-dire au temps de feu Houari Boumediène, ce secteur, et toujours en dehors des hydrocarbures, n’a jamais donné satisfaction malgré les sommes colossales qui y étaient injectées. Ensuite, et sans verser dans d’inutiles conjectures, l’industrie du secteur public n’a pas les moyens et ne pourra pas concurrencer celle du secteur privé, ni ne pourra être performante en raison de plusieurs difficultés auxquelles elle fait face. A l’exemple de l’industrie des textiles qui, de janvier à mars 2006, a accusé une baisse de production de l’ordre de 10,1%. Cette industrie fortement implantée à l’Est algérien vit actuellement dans d’inextricables difficultés: des usines à l’arrêt, des travailleurs qui n’ont pas perçu de salaires depuis plusieurs mois et enfin du matériel, qui a coûté les yeux de la tête à l’Algérie, à l’abandon. C’est le cas des usines spécialisées dans la filature des villes d’Aïn Beïda et de Meskiana situées dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi et celle de Tébessa. Seule l’usine de Sériana, dans la wilaya de Batna, spécialisée dans la fabrication de la literie et de la tapisserie a pu échapper à une mort programmée. Mais sa production n’est pas à la mesure des prévisions souhaitées.
C’est le cas des autres usines spécialisées dans le domaine et qui sont implantées dans différentes régions du pays. Le secteur des cuirs et chaussures a de son côté enregistré la plus forte baisse dans la production (-25%) durant la période sus-citée, c’est-à-dire de janvier à mars. Il faut noter que l’importation de la matière première serait vraisemblablement derrière ces contre-performances même si la compétitivité de la main-d’oeuvre n’est pas en reste. Enfin, et selon l’ONS, les prix à la production industrielle, des deux secteurs, public et privé, ont connu une hausse de 0,7% au premier trimestre 2006 par rapport au trimestre précédent. En somme, si la production du secteur privé, tous secteurs confondus, est jugée satisfaisante par les spécialistes, celle du secteur public, hors hydrocarbures, reste très en deçà des espérances.
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Posté Le : 18/07/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Zoubir Khélaifia
Source : www.quotidien-oran.com