Algérie

L'industrie et le musée à lances !



Face à l'apparition en Grande-Bretagne d'une nouvelle souche mutante du Covid-19, encore plus virulente, l'Algérie décide de fermer ses frontières aux voyageurs en provenance de ce pays. À l'exception, bien sûr de...Mahrez-26 !
J'essaie de suivre ! Wallah que je fais beaucoup d'efforts pour suivre. Mais c'est dur ! Il n'y a aucune honte à vous l'avouer, c'est dur ! Je mentirais en vous disant que c'est facile de suivre la feuille de route industrielle de l'actuel exécutif. J'ai attentivement écouté la dernière déclaration du Premier ministre. À partir de Médéa, Djerad disait à peu près ceci : la formation professionnelle doit être le fer de lance de notre politique industrielle. Bon ! Studieux, et sans aucun a priori, encore moins de préjugés, je suis allé fureter dans la réserve à « lances » de la République. J'en suis ressorti couvert de poussière, toussant comme un dératé, et sans être un as en calculs, j'y ai trouvé une somme astronomique de lances accumulées là, entassées, pêle-mêle, parfois sens dessus-dessous ! Des lances de moins de trois ans. Des lances start-up. Des lances digitales. Des lances numériques. Des lances petites, avec des pointes acérées. Des lances longues avec un pic à double face. Des lances usées au fer. Des lances sans tête. Des lances sans queue ni tête. Des lances... enfin ! Tout le monde aura compris, je le suppose ! Yaâni, en matière de lances, nous sommes équipés, Allah ibarek ! Le magasin à lances est plein. Nous n'avons même plus d'espace où les ranger. De mauvaises langues pourraient même suggérer « perfidement » que nous pourrions relancer notre industrie rien qu'en exportant nos stocks de lances ! Comme je ne suis pas « perfide », mais juste saltimbanque, je me contente humblement d'un p'tit rôle de... lanceur d'alerte. Une politique industrielle ne se lance pas en un mois. Oui ! Elle ne se lance pas non plus en deux mois. Pas plus qu'en trois ! Ouiiii ! Mais au bout d'une année, si, quand même ! Au bout de douze mois, on s'décide enfin ! On choisit la bonne lance, on fait une dernière révision de cette lance chez un bon rémouleur et on y va, que diable ! On ne va tout de même pas passer notre vie, ou juste un mandat, à reluquer béatement toute notre réserve de lances, dans la remise. Sinon, ce n'est plus de la politique industrielle, c'est juste de la gestion pépère du musée à lances ! Un musée à lances que nous pourrons toujours visiter les jours de pluie et d'ennui, tout en fumant du thé pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue.
H. L.


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