Algérie

L'industrie de l'aluminium en danger



L'industrie de l'aluminium en danger
Les professionnels de la branche ne veulent pas désarmer et montent au créneau.C'est un véritable cri de détresse que lancent les producteurs et transformateurs nationaux d'aluminium à l'adresse des pouvoirs publics pour sauver ce qui peut l'être d'une branche livrée à la merci d'importateurs peu scrupuleux, qui inondent le marché algérien avec des produits ne répondant pas toujours aux normes de qualité requises en la matière. La quinzaine de producteurs algériens éprouvent donc les pires difficultés à maintenir la cadence de production de leurs usines et certains commencent même à ressentir douloureusement l'impact de l'absence d'une véritable politique publique qui protègerait la production nationale. Résultat de cette situation, d'importantes pertes d'emploi à cause des compressions d'effectifs qui sont effectuées par les opérateurs, dans une tentative de sauver un outil de production, de plus en plus menacé. "Nous sommes 15 producteurs. On se bat pour sauvegarder l'entreprise et les postes d'emploi. L'anarchie qui caractérise le marché national, notamment depuis 2015, risque d'avoir de graves conséquences sur l'outil de production. Et tout le monde, à commencer par l'Etat lui-même, est perdant dans cette affaire. D'où l'urgence de prendre en charge les revendications qui sont posées par les professionnels du secteur", prévient Lakhdar Lahreche, directeur général de la société AMR (Al Acher Min Ramadhan) qui compte parmi les entreprises algériennes leader dans cette branche et qui emploie actuellement 500 employés, après avoir été contraint de se délester de quelque 200 travailleurs. Malgré toutes les démarches effectuées auprès des autorités pour faire entendre leur voix, la situation n'a guère évolué. Les professionnels de la branche ne veulent pas désarmer et montent au créneau. "Ce que nous voulons, c'est l'instauration de normes algériennes à faire respecter par tous, fabricants et importateurs. L'anarchie a ouvert la voie à la concurrence déloyale. Il faut donc normaliser la profession", recommande M. Lahreche qui affirme vouloir sensibiliser les pouvoirs publics sur certains aspects de l'activité qui peuvent contribuer à limiter, un tant soit peu, les transferts de devises à l'étranger.Il s'agit, en effet, du taux de douane de 5% appliqué aux importations de matières premières en provenance de pays autres que ceux de l'Union européenne (UE) et des pays arabes (Gzale).Les importations provenant de ces deux espaces bénéficient en effet de l'exonération des droits de douane.Pourtant, souligne M. Lahreche, il est plus intéressant de s'approvisionner ailleurs, où les prix sont plus attractifs, appelant, par conséquent, à l'extension de cette exonération des droits de douane aux autres pays. Par ailleurs, le taux de 17% de TVA appliqué au profilé aluminium suscite la colère des professionnels du secteur qui réclament son plafonnement à 7%, à l'instar des autres matériaux de construction. Mais l'indignation des producteurs de profilé ne s'arrête pas là."Les importateurs sont plus représentés au Comité particulier de l'Institut algérien de normalisation (Ianor) que les producteurs. Vous trouvez ça normal '", peste M. Lahreche qui demande une plus grande attention à l'égard des industriels. Au moment où le gouvernement tente de relancer ce secteur à la traîne, d'autres types de blocage de l'activité industrielle persistent, à l'image des échantillons de produits ou des demandes de brevets déposés par des opérateurs auprès de l'Inapi et qui, plusieurs années après, n'ont pas été enregistrés. "Nous avons effectué plus de 350 dépôts tout au long de ces huit années. Jusqu'ici aucune réponse, positive ou négative, de cet organisme public, ne nous est parvenue", assure M. Lahreche.Interrogé à propos de l'impact sur l'activité de la dépréciation du dinar, il qualifie de séisme cette situation, affirmant qu'à titre d'exemple, sa société a dû payer, de mars à septembre 2014, 170 millions de DA de plus pour ses approvisionnement. "Si nos revendications ne sont pas satisfaites et en urgence, 50% des producteurs nationaux vont disparaître", met-il en garde.Hamid SaIdani




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