Malgré tout un arsenal de mesures, les porteurs de projets font toujours face à des entraves qui bloquent le processus de création d'entreprise.C'est aujourd'hui que le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi va procéder à l'ouverture de la Maison de l'entreprise d'Alger, située dans la commune d'El Mohammadia. Une initiative des plus louables dans la mesure où cela pourrait permettre aux porteurs de projets qui butent devant d'innombrables entraves et surtout ne pouvant indéfiniment rester dans l'attente de créer leur entreprise, de voir enfin le bout du tunnel. Ainsi et selon un communiqué du ministère de l'Industrie et des Mines les porteurs de projet trouveront dans cette Maison de l'entreprise quatre organismes d'appui à la PME. Ce sont le Centre de facilitation des PME, la Pépinière de l'entreprise d'Alger, le Fonds de garantie des crédits aux PME (Fgar) et l'Agence nationale de développement de la PME (Andpme). Toujours, selon cette même source, cette organisation intégrée devrait garantir la prise en charge efficiente des PME et des porteurs de projets, en leur évitant les déplacements et la dispersion à travers plusieurs endroits pour bénéficier des services, offerts par ces organismes. Autrement dit, c'est en quelque sorte un guichet unique qui va être mis en place. Mais toujours est-il que cette initiative a tout l'air d'un réaménagement de l'environnement jusqu'alors «freinant» les porteurs de projets dans leur quête de créer leur entreprise. On peut aussi avancer que la mise en place de cette Maison de l'entreprise n'est ni plus ni moins qu'une sorte de révision du fonctionnement de toutes les structures et institutions d'appui par le fait inexorable qu'elles ont montré leurs limites. Ou alors on s'est rendu compte qu'en laissant les choses en l'état, le chantier «ambitieux» de créer deux millions de PME/PMI risquait de se retrouver à l'arrêt, pis encore, abandonné au grand désespoir des jeunes porteurs de projets. C'est en tout cas un scénario à éviter à tout prix et cela pour la simple raison que le secteur des PME est générateur de postes d'emplois, absorbant ainsi en partie les milliers de demandes des jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Une donne qu'il va falloir prendre au sérieux, si l'on veut tout au moins réduire le nombre de chômeurs. Mais quand on sait que la Maison de l'entreprise qui sera inaugurée aujourd'hui était prévue par la loi de promotion de l'investissement promulguée en 2016, il y a lieu de croire que la bureaucratie est passée par là. Pourtant, la nouvelle loi sur la PME, adoptée par l'APN en 2016, ainsi que les nombreuses réformes visait à faciliter la création de PME, ce qui a donné de l'espoir aux porteurs de projets. Ces derniers d'ailleurs, y croient fermement dès lors où la nouvelle loi englobe les trois grands cycles de l'entreprise, à savoir son émergence, son développement et sa pérennisation. A propos de pérennisation il y a lieu de rappeler, les chiffres du Centre national du registre du commerce(Cnrc) à l'appui, que le taux de mortalité des PME de création récente reste élevé. La raison principale est connue: l'organisme censé les accompagner a montré ses limites. Nombreux se sont retrouvés ainsi livrés à eux-mêmes et du coup ont décidé de mettre la clé sous le paillasson. Autre constat de terrain à signaler: des jeunes porteurs de projets éprouvent énormément d'obstacles ce qui se répercute négativement sur leur prise de décision dans la réalisation de leur projet d'investissement. Citons dans ce sens les difficultés d'ordre administratif qui bloquent pour longtemps le processus de création d'entreprise. En effet, la complexité et la lenteur nécessaires pour la préparation des dossiers de demande, soit de crédit, soit d'autorisation d'exercer ou même de contrat de bail,... découragent l'initiative privée et limitent, par conséquent, la volonté des entrepreneurs débutants. Ces derniers finissent également par se trouver devant une multiplicité des pièces à fournir et dont la préparation ou l'obtention suppose aussi et à nouveau la sollicitation auprès d'une autre administration publique. Du coup, il devient urgent, si l'on veut que l'objectif d'atteindre les 2 millions de PME en activité soit réalisé, de lever tous les obstacles entravant la création d'entreprises. Il convient de rappeler enfin qu'en l'espace de 12 années, il y a quand même eu un effort de fait conforté par la création de 931 000 PME, avec un taux de mortalité qui se situe entre 15 et 18%. Lequel taux est considéré par le ministère de l'Industrie et des Mines comme acceptable.
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Posté Le : 08/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bouzid CHALABI
Source : www.lexpressiondz.com