Algérie

L'indignation sélective de RyadhEn refusant d'entrer au Conseil de sécurité de l'ONU



L'indignation sélective de RyadhEn refusant d'entrer au Conseil de sécurité de l'ONU

Dans une réaction inattendue l'Arabie saoudite a refusé de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU. Une décision sans précédent en protestation contre «l'impuissance» de cette instance, en particulier face au drame syrien. Ryadh était favorable à une intervention militaire étrangère en Syrie. Après l'élection comme membre non permanent du Conseil de sécurité du royaume, qui soutient sans réserve les rebelles syriens, le ministère saoudien des Affaires étrangères a critiqué la politique de «deux poids, deux mesures» de l'institution. «L'Arabie saoudite n'a pas d'autre option que de refuser de devenir membre du Conseil de sécurité jusqu'à ce que ce dernier soit réformé et qu'on lui donne les moyens d'accomplir son devoir et d'assumer ses responsabilités pour préserver la paix et la sécurité dans le monde», a affirmé Ryadh. La posture constitue une première dans cet organisme important des Nations unis, même si les cinq membres permanent y exercent une influence déterminante. A travers cette position l'Arabie saoudite semble vouloir exprimer son indignation face aux pays membres permanents du Conseil de sécurité, notamment dans la gestion de la question syrienne. C'est également une réaction d'outrance face à la nouvelle politique de Washington plus souple envers l'Iran. Il faut dire que l'évolution de la situation syrienne et le désamorçage de l'escalade a été considérée comme une victoire de l'axe Damas-Téhéran. Jeudi, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, avait été élue, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité, en même temps que le Tchad, le Chili, le Nigeria et la Lituanie. Leur mandat de deux ans doit débuter début janvier 2014. Ce n'est pas la première fois que l'Arabie saoudite exprime son mécontentement par rapport à la Syrie. Fin septembre, lors de la session de l'Assemblée générale, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, avait déjà refusé de s'exprimer à la tribune pour protester contre «l'inertie» du Conseil de sécurité face à la situation en Syrie. L'Arabie saoudite s'est engagée frontalement dans la crise en finançant les groupes armés et en mettant sa force médiatique au profit du renversement du régime syrien. Ryadh, un des principaux alliés de Washington au Proche-Orient, a estimé en septembre que l'intervention internationale dans la crise syrienne ne devait pas être réduite aux seules armes chimiques, dans une critique voilée de l'accord russo-américain. Le royaume saoudien a pesé de tout son poids pour une intervention occidentale dans le chaos syrien, en vain. La situation n'a pas évoluée dans le sens voulu par Ryadh. Pour ne pas paraître dans une posture trop extrême Ryadh convoquera la question palestinienne qui «demeure depuis 65 ans sans règlement». Mais il est à noter que l'Arabie saoudite ne s'est pas montrée auparavant aussi agressive pour soutenir les Palestiniens dans leur long combat contre le colonialisme israélien. Dans son réquisitoire Ryadh déplorera que le Conseil de sécurité ait «échoué» à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive, «en raison de son incapacité à soumettre les programmes nucléaires de tous les pays de la région à la surveillance et aux inspections internationales», dans une vague allusion à Israël. L'Arabie saoudite critiquera évidemment l'incapacité de ses «alliées» à s'opposer «aux tentatives de tout pays de la région de posséder l'arme nucléaire», dans une référence manifeste à l'Iran.M. B./Agences




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