Algérie

L'indigence des repas dans les cantines scolaires



La situation qui caractérise aujourd'hui les cantines scolaires dans la commune de Bouzeguène, voire à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou, frise l'absurde.Si les cantines scolaires existent dans toutes écoles de la wilaya, il reste qu'elles souffrent d'un manque terrible de moyens et que la qualité des repas laisse à désirer.
À ce propos, le directeur d'un CEM à Bouzeguène témoigne, en dressant une situation peu reluisante : "Le moins qu'on puisse dire, c'est que les cantines ne jouent plus leur rôle dans l'éducation alimentaire. Depuis 1996, la ration alimentaire de l'enfant n'a pas évolué d'un iota. Avec 45 DA par repas pour un enfant du primaire et 65 DA pour celui du collège, que voulez-vous que l'enfant trouve dans son assiette '"
"Depuis la rentrée, l'enfant n'a pas eu sa ration de viande, c'est désolant. Le poulet qui était à la portée de nos moyens l'année dernière, est aujourd'hui inabordable. A défaut de viande, on se contente d'un ?uf ou d'une portion de fromage. Quant au dessert, c'est le yaourt qui est le plus souvent servi pour remplacer les fruits, hors de portée du budget alloué", a-t-il poursuivi.
Ce même responsable a encore évoqué les pénuries d'eau qui touchent les établissements scolaires à Bouzeguène, expliquant que le CEM qu'il dirige est desservi par camion-citerne deux fois par semaine, soit un total de 3000 litres d'eau.
"C'est juste suffisant pour trois jours alors que nous consommons en temps normal pas moins de 6000 litres par semaine. Il y a nécessité de laver et de désinfecter les citernes mais il faut faire l'économie de l'eau. Quelle quantité va alors suffire pour laver la vaisselle, le sol, les tables de la cantine et surtout les sanitaires '" s'est-il interrogé.
À Bouzeguène, la commune, avec des moyens très limités pour prendre en charge plus de 20 cantines du cycle primaire, quatre CEM et deux lycées, a montré, à maintes reprises, ses limites.
L'insuffisance d'agents d'entretien et de femmes de ménage met également en évidence la surexploitation d'une catégorie du personnel payé à 5000 dinars dans le cadre des dispositifs sociaux, notamment le DAIS.
"Nous travaillons de 7h jusqu'à 16h, passant de la cantine au nettoyage des salles de classe. Je fais ce travail depuis 14 ans et je suis toujours sur un siège éjectable. Employés dans le cadre du DAIS, on n'aura même pas le droit à la retraite. C'est un peu comme un malade qu'on maintien en vie avec du sérum", nous explique, avec ironie, une femme de ménage.

KAMEL NATH OUKACI


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