Avec l'affaire Snowden, l'informaticien américain à l'origine des révélations sur l'espionnage américain des communications, le monde renoue avec les épisodes tumultueux de la guerre froide. L'espion, coincé dans la zone internationale de l'aéroport de Moscou, attend toujours qu'un pays veuille bien lui accorder l'asile politique, alors que Washington a lancé une véritable chasse à l'homme et tente d'obtenir son extradition. Plus d'une vingtaine de pays ont d'ores et déjà refusé la demande d'accueil introduite par Snowden ou par les représentants de WikiLeaks, afin de ne pas froisser l'Administration américaine.Barack Obama a d'ailleurs chargé son vice-président, Joe Biden, de faire pression sur les pays qui seraient éventuellement tentés de répondre favorablement à la demande d'Edward Snowden. Mais le plus grave est sans doute la rocambolesque mésaventure du président bolivien Evo Morales qui, pour avoir déclaré ne pas être insensible à la demande du «whistleblower» (donneur d'alerte) américain, a vu son avion partir de Moscou, être retenu pendant plus de 13 heures sur l'aéroport de Vienne, en Autriche. Ce n'est qu'une fois le contrôle des passagers de l'appareil présidentiel effectué qu'il a pu reprendre son itinéraire pour rentrer en Bolivie, non sans qu'auparavant, plusieurs pays aient refusé de servir d'escale technique.
L'espion dont personne ne veut, réclamé par les Etats-Unis, est sans doute loin de se douter du tsunami qu'il a provoqué il y a une dizaine de jours. Depuis ses confessions à la presse hongkongaise, le monde entier sait comment Washington espionne non seulement les citoyens non américains à travers internet et les réseaux sociaux, mais également les communications des chancelleries et des institutions communautaires de ses alliés européens. Au point où cela a déclenché de véritables «grincements de dents» chez certains dirigeants européens, français notamment.
Les révélations de la presse allemande n'ont pas manqué, en effet, de susciter la stupéfaction de chancelleries du vieux continent et font planer la menace de blocage des négociations pour un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Mais que pèseront de tels «coups de colère» face aux intimidations américaines, comme a pu s'en rendre compte à ses dépens le président de la Bolivie, dont le représentant auprès de l'Organisation des Nations unies à Genève n'a pas hésité à qualifier la mésaventure d'Evo Morales de véritable «acte d'agression» '
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Posté Le : 04/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Reda Bekkat
Source : www.elwatan.com