Londres surveille avec inquiétude l'issue du référendum qui aura lieu aujourd'hui en Ecosse. Ce pays doit choisir de recouvrer son indépendance ou de rester sous le giron anglais. Ces derniers jours, la classe politique londonienne, à sa tête le Premier ministre, David Cameron, n'a cessé de promettre monts et merveilles aux Ecossais s'ils choisissaient de rester sujets britanniques. Pour Tony Todd, journaliste britannique basé à Paris, si le oui pour l'indépendance devait l'emporter, ça sera une grande catastrophe pour l'Angleterre.-Quels sont les enjeux du référendum qui aura lieu en Ecosse aujourd'hui 'Ils sont énormes. Les nationalistes disent qu'ils vont garder la livre sterling comme monnaie nationale, mais Londres refuse. Ils veulent également augmenter le paiement des retraites et garder les champs de gaz de la mer du Nord. L'indépendance pourrait provoquer de nombreux risques. L'Angleterre est le plus important partenaire commercial du pays, et personne ne sait comment une nouvelle relation changera tout cela.Il faut dire aussi qu'il y a beaucoup de grandes sociétés, comme le Royal Bank of Scotland, qui pourraient déménager leur siège social à Londres. C'est en fait un grand saut vers l'inconnu. Si les Ecossais votent pour l'indépendance, il y aura deux ans de négociations avant que le pays ne devienne vraiment indépendant en 2016. Les négociations vont être très dures, car l'Angleterre voudra garder le plus de prérogatives possible. C'est ce que les Anglais craignent le plus, ils ne veulent pas perdre cette amitié historique avec leurs voisins dans le Nord.-Pourquoi le Premier ministre britannique, David Cameron, et toute la classe politique anglaise font tout pour que le «non» l'emporte 'Une vaste majorité d'Anglais, Gallois et Irlandais du Nord ne veulent absolument pas que l'Ecosse se sépare de ce qu'ils considèrent l'union la plus forte et la plus réussie dans l'histoire récente du royaume. L'Ecosse fait partie du Royaume-Uni depuis 307 ans et une rejection écossaise serait une humiliation absolue pour le royaume. Pour cette raison, les partis de gauche et de droite sont unis pour défendre l'union. Une séparation serait vue comme une faillite politique pour les conservateurs de David Cameron, un parti politique détesté par beaucoup d'Ecossais. Cela serait impossible pour Cameron de garder sa position de Premier ministre, si les Ecossais votent pour quitter l'Union. Pour beaucoup d'Anglais, de Gallois et d'Irlandais du Nord, c'est comme s'il y avait un divorce au sein d'une famille. L'incertitude actuelle crée des traumatismes chez beaucoup de leaders politiques. Une séparation serait vue comme une catastrophe.-Quel est l'intérêt de l'Ecosse à être indépendante, selon vous 'Pour les Ecossais, ce n'est pas une question romantique de «sang et terroir». Ils veulent être responsables de leur propre avenir et garantir leur système de santé publique qui est 100% gratuit. Préserver aussi leur système d'enseignement supérieur (universités, etc.) qui demeure aussi gratuit contrairement à l'Angleterre où il faut débourser beaucoup d'argent pour suivre ses études. L'Ecosse n'est pas un pays aussi conservateur que l'Angleterre. Aucun gouvernement conservateur à Londres n'a eu un député écossais depuis 1977. Ils en ont assez d'être gouvernés de Westminster (siège du Premier ministre britannique) par un parti qui n'a pas beaucoup de considération pour les valeurs écossaises.-Pensez-vous que ce désir d'indépendance en Ecosse peut pousser d'autres régions d'Europe à demander la même chose 'Peut-être. Dans le cas de l'Espagne, par exemple, cela pourrait donner du souffle au mouvement séparatiste catalan. Mais Madrid n'en veut pas, et il est très probable que l'Espagne fasse tout son possible pour bloquer l'accession de l'Ecosse à l'Union européenne.
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Posté Le : 18/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com