Algérie

L'incroyable pouvoir de Si Affif



Du moins, les députés devaient, selon une source digne de foi, voter à bulletins secrets si les parlementaires, qui ont des responsabilités au sein des commissions de l’Assemblée populaire nationale (APN), nécessitent d’être changés ou non. L’idée qui a circulé était de maintenir l’équipe actuelle, partant du principe qu’il ne restait que la session d’automne pour la présente législature avant les prochaines élections législatives. C’est le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lui-même, qui en a fait la proposition au bureau politique. Mais c’était compter sans le remuant membre du bureau politique, Si Affif. Ce dernier, qui aurait, selon quelques indiscrétions, d’incroyables pouvoirs sur le patron de l’ex-parti unique, en a voulu autrement. Profitant de l’ambiance qui règne actuellement au sein du FLN, et surtout de l’appétit vorace de dizaines de parlementaires qui tiennent à siéger au sein des commissions de l’APN même s’il ne reste qu’une semaine à l’actuel mandat, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée (Abdelhamid Si Affif, ndlr) a lancé une pétition pour exiger le renouvellement des structures parlementaires. Il  a récolté, selon certaines sources, 110 signatures, 135 selon d’autres. Abdelaziz Belkhadem l’a appris à ses dépens. En rentrant dans la salle où les députés de son parti l’attendaient, il lancera tout de go qu’il était au fait de l’avis de la majorité des élus. La messe était donc dite. Abdelhamid Si Affif qui nourrit, d’après certaines sources, l’ambition de reprendre la présidence de la commission des Affaires étrangères a réussi son tour. Il a bien manœuvré, avouent quelques députés. «Mais sans la passivité et la mollesse du secrétaire général du parti, les choses se seraient passées autrement», soutiennent-ils. Abdelaziz Belkhadem n’a pas voulu faire de vague sur cette question, en passant sur les détails du processus qui devaient conduire au maintien du même personnel à la présidence des commissions de l’APN. Le FLN en contrôle, en effet, quatre : affaires juridiques, finances, défense nationale, et  affaires étrangères, plus les trois vice-présidences de l’APN.  Il jettera même un appât, annonçant que la vice-présidence abandonnée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) vient de décider, après avoir suspendu ses activités parlementaires, de se retirer également des structures de l’Assemblée. Abdelaziz Belkhadem discourra longtemps sur ce qui lui semblait être une énorme réalisation, certainement pour occulter la guerre de tranchées qui secoue la majorité. Et tant qu’à faire, le secrétaire général du FLN est revenu longuement sur le problème posé par le Mouvement de redressement et de l’authenticité, coordonné par Salah Goudjil. Il dira que «la porte du dialogue reste ouverte». Dans son interminable discours, entrecoupé d’anecdotes, Abdelaziz Belkhadem a annoncé la tenue d’une session extraordinaire du comité central le 23 juillet prochain. Une session qui traitera, selon lui, de la question des réformes, de la révision constitutionnelle et aussi des prochaines élections législatives. Une commission nationale sera installée pour préparer ce rendez-vous électoral.       
 


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