Algérie

L'incroyable inertie des hautes autorités Les zones montagneuses livrées à elles-mêmes



L'incroyable inertie des hautes autorités Les zones montagneuses livrées à elles-mêmes
Au troisième jour des intempéries qui paralysent pratiquement la moitié du pays, les pouvoirs publics se suffisent à compter sur l'action des cellules de crise installées au niveau des wilayas. Celles-ci se contentent de mobiliser des moyens locaux et de faire l'inventaire des réclamations des citoyens, des routes coupées et autres interventions de la Protection civile.
Sur le terrain, dans les nombreux villages de Kabylie et des Hauts-Plateaux isolés du monde, la situation devient simplement intenable pour les populations. Manque de plus en plus aigu des vivres, coupures prolongées d'électricité et pénuries sans précédent de gaz butane.
La colère des villageois monte et les élus locaux avouent leur impuissance devant l'ampleur des attentes. C'est notamment le cas en Haute-Kabylie, où la neige a atteint, dans certaines contrées, les deux mètres d'épaisseur.
A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. Ce principe basique de bon sens ne semble pas être partagé par les autorités puisqu'on continue encore à agir comme si le péril ne guettait pas ces dizaines de milliers de foyers livrés à l'angoisse de ne plus avoir de quoi se chauffer, de quoi se nourrir et de quoi évacuer des malades en cas de nécessité.
Les responsables le l'énergie et des mines dans la wilaya de Tizi Ouzou avouaient hier, à l'APS, que les dépôts de gaz butane étaient réellement en rupture de stock dans les régions montagneuses, précisant que le renouvellement des stocks à partir du centre enfûteur de Oued Aïssi ne pouvait se faire à cause de l'enneigement.
Cet exemple illustre l'inertie des instances chargées de coordonner le dispositif d'intervention. Car il est à se demander ce qui peut empêcher la réquisition, à des seuils proportionnels à la crise, d'engins publics ou privés et, pourquoi pas, ceux de l'armée comme pour ouvrir la voie et faire repartir d'urgence la chaîne de distribution du butane ou accélérer les travaux de rétablissement du courant électrique. D'autant qu'en théorie et selon ce que prévoient les modules du plan Orsec, l'ANP fait partie des corps que peut solliciter le wali dans ce genre de situations extrêmes. Selon les dernières informations, le wali de Béjaïa a fait ce pas, hier en fin de journée, pour désenclaver la région durement touchée par les intempéries. Et cette exception tarde trop à se généraliser pour rassurer un tant soit peu des populations qui se sentent abandonnées.
Tout se passe comme si une mauvaise évaluation de la situation avait été, une énième fois, faite en haut lieu.
La vague de froid vécue en 2005 et les épreuves des séismes antérieurement subies par le pays ont montré que les hautes autorités ne prenaient que tardivement conscience de l'ampleur de la détresse sur le terrain. Une fois que les populations sortent de leurs gonds et que la presse en fasse l'écho.


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