Algérie

L'incroyable équation des médicaments LES IMPORTATIONS ONT AUGMENTE DE 40%



L'incroyable équation des médicaments                                    LES IMPORTATIONS ONT AUGMENTE DE 40%
On importe des médicaments, mais la pénurie persiste
Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont atteint 984,85 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2012 contre 704,72 millions de dollars à la même période en 2011.
Prenez une pénurie de médicaments, de préférence celle qui dure depuis plus d'une année, ajoutez-y des promesses massives et répétées à satiété par Djamel Ould Abbès, le tout accompagné par des mesures incitatives pour la consommation des «médocs» produits localement, laissez bouillonner et monter la fièvre des citoyens, vous obtiendrez une hausse de près de 40% dans l'importation des médicaments. C'est difficile à croire! Mais, c'est bien le cas en Algérie. Le pays de tous les paradoxes. En effet, les Douanes algériennes annoncent une augmentation massive dans l'importation des médicaments. «Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont atteint 984,85 millions de dollars de dollars durant les cinq premiers mois de l'année 2012 contre 704,72 millions de dollars à la même période en 2011, en hausse de 39,75%», ont-ils révélé hier. Les quantités de médicaments importées par l'Algérie ont aussi augmenté de 48,13%, passant de 8867 tonnes durant les cinq premiers mois de 2011 à 13.136 tonnes à la même période en 2012, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. La facture des médicaments à usage humain reste la plus importante avec 938,33 millions de dollars, contre 673,727 millions de dollars durant la période de référence, enregistrant une hausse de 39,27%, selon le Cnis. Les produits parapharmaceutiques viennent en seconde position avec 34.259 millions de dollars, contre 21,03 millions de dollars, en hausse de 62,94%, relève le centre. Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats de l'Algérie de l'étranger se sont établis à 18,9 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2012 contre 50.839 millions à la même période en 2011, enregistrant une baisse de 62,64%, ajoute la même source. Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont entamé une sensible progression dès 2011 avec une hausse de 16,86% pour atteindre 1,95 milliard de dollars. Ces chiffres donnés par les Douanes sont donc des plus ahurissants quand on sait que l'année 2011 a été particulièrement marquée par des perturbations en matière de distribution de certains médicaments, notamment ceux destinés aux maladies chroniques. Effectivement, l'année dernière, toutes les importations des produits pharmaceutiques ont augmenté, mais la facture des médicaments à usage humain reste la plus «remarquable» avec 1,87 milliard de dollars (+16,55%), les produits parapharmaceutiques (+27, 8%) totalisant 57,03 millions de dollars et enfin les médicaments à usage vétérinaire ont atteint 21,59 millions de dollars, soit une progression de 11,86% par rapport à l'année précédente. Cette situation paradoxale pourrait tout de même s'expliquer par le fait que les pouvoirs publics ont augmenté les importations pour parer à la pénurie. Mais tout de même 40%, paraît excessif compte tenu du fait que les pénuries continuent à se faire ressentir. Ce n'est pas tout! Afin de réduire la facture des importations, le gouvernement a consacré en 2011 un investissement de 17 milliards de DA au groupe pharmaceutique public Saidal dans l'objectif de doubler sa production dans les cinq prochaines années. Djamel Ould Abbès avait également promis, il y a deux ans, que «l'Algérie ambitionne de couvrir 70% de ses besoins en médicaments à l'horizon 2014 contre seulement 37% actuellement». Une annonce répétée à plusieurs reprises par le ministre. Deux ans après, la part de la production nationale n'a pratiquement pas bougé. Elle n'a même pas atteint la barre symbolique des 50%. Qu'est-ce qui n'a pas marché dans la stratégie, pourtant bien étudiée du ministre' Qui n'a pas joué le jeu' Les laboratoires nationaux' Les lobbys' Tant de questions qui restent en suspens. Mais comme Ould Abbès ne cesse de le répéter, les lobbys continuent de manier ce secteur, très juteux, à leurs guise. Et ils n'ont pas l'intention de le laisser filer aussi facilement. L'augmentation des importations ne fait que le prouver! Voilà donc une autre preuve que la bataille entre Ould Abbès et les lobbys est loin de trouver son épilogue. Qui s'en sortira vainqueur' La facture des médicaments nous le dira.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)