Algérie

L'INCONGRU DEBAT



Il n'est pas aisé de faire la part des choses entre la nécessité de survie et la maturité de l'esprit pour adopter un comportement normal dans une situation anormale. Il est permis de s'interroger sur le pourquoi de notre surprise à nous reconnaître dans une posture de garnements qui ont des difficultés à se plier aux injonctions des gouvernements. Bizarre est cette impression de nous sentir un peu gamins auxquels on interdit pour notre propre intérêt de jouer avec un virus comme si nous n'étions pas conscients de la présence de la mort qui rôde et que notre inconscience n'a d'égale que notre démission laissant à l'Etat porter seul le chapeau.Curieux est aussi que cet esprit omnipotent soit présent en Algérie comme en Australie, en Papouasie et tous les ailleurs proches et lointains où l'on devine presque la réclamation de mourir comme on veut.
L'incongru débat de l'heure des Algériens est de savoir si les autorités vont décider de leur imposer un confinement total pour les deux ou trois jours de fêtes à venir comme si devant le trépas ils avaient besoin de tuteurs attitrés pour les empêcher de mourir et de les surveiller pour qu'ils ne jouent pas avec le feu. Le danger sera bien sûr toujours là, encore plus présent et plus lâche et pour autant une majorité s'engage à penser sans sérieuse réflexion à se prêter au recours de l'Etat et attendre de lui le rôle des nurses.
La logique n'a pas besoin d'instructions ni d'obligations imposées par les rondes de police et tant qu'à faire tout le monde admet que la liberté de soi s'arrête là où commence celle des autres. Vue ainsi, elle est d'autant plus vitale quand de la vie des autres dépend la vie de soi.
Spéculer sur un confinement total de trois jours est réducteur. Le Ramadan n'est-il pas déjà un confinement des envies et des désirs pour s'initier à atteindre ce que la nature humaine a de plus noble '
Le mois de Ramadan n'a pas été uniquement un devoir animé par la foi. Il a été aussi un exercice avec soi pour évaluer jusqu'à quelle hauteur d'âme un croyant peut s'élever et ce ne sont pas avec les embrassades des fêtes contrariées que l'on peut mesurer le niveau de cette hauteur.


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