Algérie

L'inconcevable pénurie du lait



Produit subventionné, donc produit naturellement objet de la contrebande au plan national et transfrontalier, le lait en poudre pasteurisé se fait désirer de nouveau par les consommateurs.Le lait en poudre vendu en sachet avait déjà fait l'objet par le passé de limitation des quotas à l'importation de la poudre de lait. En 2015, pour limiter la casse des évasions de la marchandise vers les transformateurs locaux des produits laiteux et de la contrebande transfrontalière, l'ex-ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdessalam Chelghoum avait laissé entendre que le gouvernement a ordonné «la réduction des importations» sous prétexte «qu'il existait une surconsommation, et du gaspillage». Cette décision a été faite à l'endroit des députés, membres de la commission des finances et du budget de l'APN, dans le cadre du projet de la loi de Finances 2017. Cela se passe en novembre 2016. Objectif, crise économique oblige, il a été convenu au niveau gouvernemental la réduction de la facture à l'importation, sous prétexte que « les Algériens boivent beaucoup trop de lait administré et que les laiteries privées s'approvisionnant auprès de l'Office national interprofessionnel du lait allaient pareillement dans le même sillage voire leurs parts destinées à la fabrication du lait pasteurisé réduites. Cette décision avait pour but de faire un escompte de près de 200 millions de dollars en 2016, de plus, pour pallier à ce différentiel quantitatif, selon le ministre, «le gouvernement allait lancer dans un avenir proche la production locale de la poudre de lait, dans les mois suivants cette déclaration. Encore un projet mort-né. Le représentant du gouvernement à l'époque n'avait soufflé mot sur les possibilités sur lesquelles se baseront les autorités politiques pour produire l'écart manquant à la demande locale. D'après les données statistiques et les déclarations de certaines sources proches de la filière, le déficit de notre production de lait cru dépasse le 1 million de litres par jour. Dans La Nouvelle République, j'écrivais le 10 novembre 2016, que : Le Bneder (Bureau national d'études pour le développement rural) rattaché au ministère de l'Agriculture avait préconisé «d'accroître la production de lait cru, pour permettre la réduction des importations de la poudre déshydratée de lait, ce qui est logique. Les chiffres évoquent d'eux-mêmes une augmentation de la demande de lait, alors que l'Etat a tendance à réduire selon les douanes algériennes , «la facture des importations du lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilisées comme intrants dans la filière laitière.» Le déficit de lait en poudre, celui du lait cru embarrasse fortement les consommateurs algériens. On se croirait en pleine gestion d'une économie de guerre. Une fois par semaine, vers 5 heures du matin, le queue-à-queue des pères de famille commence. A 7 heures, le camion livreur décharge plus de 250 caisses contenant plus de 30 sachets chacune. Toutes sont vendues à des fins de stockage.


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