«L'incompétence tue, le tribalisme aussi !»

La soirée du 25 juin en cours a vu la daïra de Tighennif, distante d'une vingtaine de km du chef-lieu de wilaya, une des régions les plus peuplées, sortir de sa torpeur pour charger les autorités locales et autres élus impuissants à régenter la chose publique, via des décisions demi-portion.Cette manifestation musclée de commerçants et autres individus excédés par des comportements despotiques s'apparentant à une incurie de l'Assemblée populaire communale d'où une irresponsabilité indélébile, le tout conditionné par des affres du tribalisme, de la famille et autres penchants si intimité il y a. Au cours de ce cortège insurrectionnel, tenu pendant plus de 2 h au lieu-dit 'Rond point de Karaouet', a proximité du marché de gros, distant de plus de 1 000 m du chef-lieu, des pneus ont été brulés et plusieurs chaussées ont été barrées par des pierres et autres amoncellements, ce qui s'apparente à un climat d'insurrection sur fond de crise sociale, qui ne semble pas avoir ébranlé le premier magistrat de la wilaya, ni l'Assemblée populaire communale où un pavillon, faisant office de cagibi, a été réalisé. Le déplacement de l'ancien marché, se trouvant près de l'ancienne piscine 'promenade du lac', vers un autre site inapproprié, d'ailleurs, sans même aucune initiative administrative, a fait sortir tout ce beau monde dans la rue. Ce qui se passe reflète l'isolement du pouvoir central dans une wilaya qui a été longtemps très mal administrée. Les élus, à l'exemple d'autres daïras et communes, qui n'ont pas voulu daigné répondre à ces exactions concernant les marchés de proximité, dont certains donnent de fausses statistiques, a considérablement fait basculé dans la hausse des prix de fruits et légumes. La chasse abusive, et le plus souvent musclée, menée par les services de sécurité vis-à-vis de ces clandestins qui pullulent dans la wilaya, a fait chuter le portefeuille de milliers de ménages dans l'indigence. Faute de marché de proximité digne de pays qui se respectent, et dont les autorités font encensement n'ont pas vu de repères. L'exemple le plus déroutant au niveau du chef-lieu de la wilaya a été de voir un espace, qui appartenait à l'Opgi, transformé en un marché de proximité vidé de sa substance humaine. Idem pour un autre marché de proximité aménagé sur le tas à la zone '8' et qui faisait office d'une entreprise livrée aux quatre vents. L'éloignement du site et le manque de transport ont fait en sorte de faire trébucher les données et les relevés funestes où les prix de fruits et légumes ont carrément doublé, et ce, depuis que la chasse a été déclenchée contre des centaines de revendeurs clandestins. La mauvaise clarté des décisions et la mauvaise prise en charge de cette caste de jeunes sans avenir a considérablement décliné l'appel du chef du gouverment, Abdelmalek Sellal, à plus de modération de la part des commis de l'Etat vis-à-vis de la population. En attendant des jours meilleurs, et vu la mentalité pratiquée dans une wilaya en retard en matière de développement, certains responsables se font servir par camionnette en fruits et légumes, ce qui a largement contribué à affamer une population vulnérable. Pour conclure, et s'agissant de cette affaire de la daïra de Tighennif, le wali étant en mission à Alger, on a vu un représentant de la wilaya venir à la rescousse pour donner sa version des faits aux divers commerçants et apaiser ainsi les esprits. L'absence notable d'élus et d'autres représentants publics à cette manifestation dénote des dérives du confort dans lequel ils vivent tout en étant très bien payés. L'intervention de la gendarmerie pour disperser les contestataires s'est déroulée sans incident. Un délai aurait été donné aux commerçants pour vider les lieux vers un emplacement que tout le monde honnit. L'Etat n'est pas directement responsable de ces excroissances parasites. Soit ! mais pourquoi ne s'emploie-t-on pas, dans ce cas, à les éradiquer. En attendant, et a quelques jours seulement du mois sacré de Ramadhan, les prix ont commencé à flamber.