La crise résultant de la chute des prix de l'or noir est loin de s'inverser. La volonté politique de faire profiter leurs peuples de cette richesse, ne semble pas être, pour certains exportateurs, une contrariété.Les pays exportateurs de pétrole membres de l'Opep et non membres de l'Opep, commencent à ressentir la douleur liée aux sommes faramineuses qu'ils perdent depuis la mi-juin 2014, faute d'une entente sur des réductions de leur production. Le rebond attendu par les experts n'a pas été au rendez-vous ; en fait, personne ne croyait réellement à un redécollage des prix qui se ferait en complète contradiction des lois du marché.Déjà à Vienne, le malaise des négociateurs de certains pays était difficilement dissimulable. Les pays d'Afrique, le Venezuela, l'Iran et la Russie ont eu du mal à avaler la pilule que prescrivaient le Koweït, le Qatar, et l'Arabie Saoudite qui ont augmenté leurs quotas, au lieu de les diminuer pour réajuster l'offre sur la demande. Les méfaits occasionnés à certains pays qui comptaient sur les revenus de la rente pétrolière pour équilibrer leurs budgets, ne serait-ce que de fonctionnement, ont considérablement discrédité les programmes de développement.La solidarité des pays de l'Opep qui avait fait trembler les Occidentaux en 1971, consécutivement à une production de pétrole hors normes en quantité des Etats-Unis, est dans le but de provoquer une dévaluation du dollar, et donc de réduire les bénéfices des pays exportateurs de pétrole. La riposte des pays membres de l'Opep fut cinglante face à l'arrogance hégémonique des Etats-Unis. D'autres chocs pétroliers suivirent, ayant des motifs différents, faisant de cette énergie une arme de guerre contre tous les Etats qui soutiennent Israël contre les pays arabes.En 1973, les pays de l'Opaep (Pays arabes exportateurs de pétrole), vont réduire progressivement leurs exportations vers les pays consommateurs. L'embargo s'avéra d'une redoutable efficacité. Les pays producteurs vont quadrupler leurs revenus tirés des hydrocarbures. Depuis, les choses ont bien changé. L'Arabie Saoudite a fait de la commercialisation du pétrole un moyen d'asseoir son hégémonie sur le Moyen et Proche Orient en inondant de pétrole les pays consommateurs pour affaiblir le plus que possible financièrement son rival l'Iran dans la guerre idéologique que se livrent les deux pays sur plusieurs fronts.On se demande alors à quoi servira cette réunion de l'Opep et des pays non membres de l'Opep programmée en septembre à Alger, lors d'un forum énergétique ' La Russie pays non membre de l'Opep serait disposée à y participer, selon le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, à condition que les négociations entre les pays exportateurs aboutissent à «un gel du volume de la production».La Russie premier producteur mondial de pétrole, y participera «sans aucune condition préalable» d'après son ministre de l'Energie, sachant pertinemment, que sur un autre registre, celui des négociations s'annonçant entre plusieurs pays, et mouvements politiques directement ou indirectement liés à la guerre se déroulant en Syrie, qu'un préalable comme le gel de la production pourrait entraver l'initiative de mettre un terme à la guerre.L'optimisme affiché par le ministre qatari concernant un prochain rééquilibrage de l'offre et la demande, malgré la récente rechute des cours du brut, est difficilement digérable. Selon le ministre qatari, les pays de l'Opep tableraient sur «une hausse de la demande de pétrole aux troisième et quatrième trimestres», grâce à un rebond économique dans les «principaux pays consommateurs».L'incertitude est de rigueur, sachant que les cours du pétrole en juillet pour livraison en septembre avaient chuté à 40 dollars. Personne de sensé n'est en mesure de pronostiquer un prix avec un niveau toujours aussi élevé de l'offre, si des décisions politiques ne viennent pas forcer la main des marchés boursiers.
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Posté Le : 09/08/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Khelifi
Source : www.lnr-dz.com