Algérie

L'impuissance des autorités locales



L'impuissance des autorités locales
Encore une fois, stimulés par l'absence de réaction rigoureuse des autorités locales et l'apparence d'impunité dont ils jouissent jusqu'ici, les auteurs des actes portant atteinte à l'ordre public ont pris, hier, possession des rues et des places de Annaba. Argumentant des engagements de recasement qu'auraient exprimés les représentants de la wilaya, des énergumènes ont paralysé la circulation routière durant toute la journée.Pour ce faire, ils ont utilisé des pneus incendiés et des blocs de pierre. Ce qui a eu pour conséquence le ralentissement des activités socioéconomiques dans la commune du chef-lieu de wilaya. En effet, le long et large cortège de voitures s'est étendu du Cours de la Révolution jusqu'à El-Bouni et Sidi Salem en ce qui concerne le tronçon de la RN44 El-Tarf Guelma Souk-Ahras-Annaba ainsi que le tronçon de la même RN de Berrahal à Annaba. Les locaux commerciaux de gros ou de détail sont restés, pour la plupart, fermés. Les fournisseurs des fruits et légumes ainsi que ceux du lait et dérivés n'ont pas pu accéder en ville. Les perturbateurs paraissaient avoir bien étudié leur stratégie pour asphyxier totalement la ville. Leur mine patibulaire, leur détermination apparente à casser ou à agresser à l'arme blanche quiconque s'opposerait à leurs desseins, l'absence de toute intervention des services de sécurité et de ceux prétendument élus au suffrage universel leur ont donné une impression d'invincibilité. La tentative du directeur de la sûreté de wilaya de prendre langue avec ceux qui paraissaient être les meneurs a été vaine. Limité à un groupe d'une dizaine d'individus aidés de quelques adolescents encore à l'âge d'aller à l'école ou au collège, ce groupe de perturbateurs serait issu de la vieille ville. «Lors d'un mouvement similaire d'il y a quelques mois, un représentant de la wilaya s'est engagé à attribuer un logement à chacune des familles occupant une habitation précaire. Cet engagement n'ayant pas été respecté, nous avons repris notre mouvement en bloquant la circulation automobile » a indiqué un des manifestants. En fait, ce site de la vieille-ville de quelque 3 000 âmes menaçant ruine a, lors de nombreuses opérations, bénéficié de logements publics locatifs (LPL). Ce sont pratiquement plus de 6 000 logements qui, ces dernières années ont été attribués à ces familles de la vieille ville sans pour autant que le problème de l'habitat précaire en ce lieu soit résolu. Et pour cause, généralement issus des régions limitrophes, nombre des nouveaux attributaires des LPL flambant neufs à Boukhadra III et à Bouzarourah sont revenus réoccuper leur taudis de la place-d'armes pour s'adonner à diverses activités illégales. Ils ont été encouragés d'une part par la non-démolition de leur ancienne habitation et l'important gain sous-entendu par la rétrocession du logement nouvellement attribué. Et, d'autre part, par la certitude de bénéficier d'un autre LPL appelé à être également rétrocédé. Le fait que les autorités locales évitent comme la peste l'établissement d'un recensement de la population de ce vieux quartier, qu'elles se soumettent, à chaque fois, aux revendications injustifiées de nouvelles attributions et qu'elles ne prévoient pas des sanctions pénales contre ces prétendus demandeurs fauteurs de troubles, ces groupes d'individus récidiveront à chaque fois. Entre-temps, les citoyens véritablement dans l'attente d'un logement social depuis des décennies ne seront jamais satisfaits. N'est-il pas temps de réhabiliter l'autorité de l'Etat en mettant définitivement un terme aux actes de ces perturbateurs apparemment chargés par des agents extérieurs de semer le trouble ' Cette question fait actuellement l'unanimité auprès de l'opinion publique locale. Celle-ci s'interroge également sur la coïncidence suspecte de ces troubles avec la période des examens de fin d'année scolaire.




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