A l'ouverture de l'Assemblée, aucun membre du gouvernement Ouyahia n'a voulu s'exprimer sur l'affaire des otages.
Le pouvoir algérien est-il dans l'embarras ' Deux jours après l'annonce de l'exécution du vice-consul d'Algérie à Gao (Mali) par des terroristes du Mujao, le gouvernement n'a pour l'heure ni confirmé ni démenti l'information. Cette position relevant, selon certains observateurs, de l'«impuissance» et, selon d'autres, de la «prudence» suscite des interrogations. Hier, à l'ouverture de la session d'automne du Parlement, les membres du gouvernement étaient avares en paroles. L'absence des ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, du délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, et de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a été remarquée, d'autant plus que l'Exécutif est déjà amputé de sept ministres depuis les élections législatives du 10 mai dernier. Hier, à l'Assemblée, aucun membre de l'équipe Ouyahia n'a voulu s'exprimer sur l'affaire des otages. Ils ont reçu, apparemment, l'ordre de se taire. Le premier autorisé à donner des détails et rassurer l'opinion nationale sur ce dossier est, de toute évidence, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Mais ce ne fut pas le cas. Ouyahia est resté de marbre. Froidement, il lancera à l'adresse des journalistes qui l'ont approché : «Je ne ferai aucune déclaration.»
Ouyahia et ministres évasifs
D'aucuns remarqueront que les ministres se faisaient discrets. Pour éviter la presse, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, s'est faufilé en douce à l'APN, en lançant : «Il n'y a pas de nouveau dans l'affaire des otages.» Au Conseil de la nation, deuxième escale du gouvernement pour participer à la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire d'autonome, Medelci a été, encore une fois, interrogé par les journalistes sur le sort des otages algériens au Mali et sur la véracité de l'information portant sur l'exécution d'un des diplomates. Il n'a rien révélé et s'est contenté de rappeler le contenu du communiqué diffusé dimanche matin : «Nous avons reçu quelques informations. Nous les avons communiquées à l'opinion publique nationale et internationale. Pour l'heure, nous n'avons aucune information supplémentaire.» Toutefois, la plus évasive des réponses est venue du secrétaire général du FLN et représentant personnel du chef de l'Etat, Abdelaziz Belkhadem, estimant : «Si l'information se confirme, je présente mes condoléances à la famille du diplomate et nous espérons la libération des autres otages'»
Pour sa part, Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre, fidèle à lui-même, s'est permis un peu d'humour sur le silence du gouvernement : «Le gouvernement observe toujours le jeûne, rahou sayam essabrin.» Toutefois, plus sérieux et avec diplomatie, le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a entamé son discours par une pensée à l'égard des otages algériens, en exprimant à cet effet sa solidarité et celle du peuple algérien, des députés et des instances concernées aux familles des diplomates enlevés en avril dernier au Mali, espérant leur retour sains et saufs au pays. Du côté des députés, certains estiment que le gouvernement est contraint de garder le silence tant qu'il n'a pas une preuve matérielle concernant l'exécution du diplomate, et d'autres pensent que le pouvoir évite de se confondre dans cette affaire, car si l'exécution se confirme, il serait dans l'embarras' Notons, en outre, que dans son allocution d'ouverture, Ould Khelifa a mis l'accent sur ce qu'il a dénommé «l'hibernation» des institutions de l'Etat. «Nous n'accusons personne lorsque nous affirmons que le rythme des activités dans différents secteurs est à son plus bas niveau», a-t-il assuré.
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Posté Le : 04/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com