Algérie

L'impuissance comme soutien Point Net


Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a organisé, jeudi, devant le centre Pierre et Marie Curie (CPMC) de l'hôpital Mustapha Pacha, à Alger, un rassemblement de soutien aux cancéreux. Bien sûr, des médecins qui s'engagent politiquement pour tenter d'améliorer la prise en charge des malades et pas n'importe quels malades, en dehors et en complément de leur activité professionnelle, c'est toujours une bonne chose.
D'abord parce que le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont bien placés pour savoir de quoi ils parlent, ce qu'ils font et pourquoi. Si les cancéreux étaient bien soignés, ça se saurait et il n'y a pas mieux que les médecins pour le' savoir ! Et s'il n'y avait pas de quoi lancer un SOS, si la situation n'était pas suffisamment grave, les résidents n'en seraient pas arrivés à agir comme citoyens au lieu de redoubler d'effort dans l'exercice de leur métier.
C'est que les choses sont finalement très simples : un médecin qui n'a pas l'outil médical, les médicaments et les moyens de radiothérapie en l'occurrence devient un quidam comme les autres qui n'a plus que son indignation, sa colère et son «soutien moral» à apporter à des malades, pour la plupart guettés par la mort.
L'action initiée par le collectif autonome des résidents jeudi est donc réconfortante, mais elle est surtout inquiétante.
Parce que dans les problèmes de santé publique comme dans d'autres, à chaque fois qu'on se retrouve dans une situation similaire, il y a toujours quelques âmes incrédules pour suggérer qu'elle est trop dramatique pour être vraie !
Dans le cas précis, il n'y a peut-être pas mieux que les médecins pour les ramener à la «disponibilité» nationale au désespoir. En plus de crédibiliser le holà sur la situation dramatique que vivent les malades par leur statut et leur proximité, ces médecins en apportent les preuves irréfutables, que le ministre de la santé a tenté de relativiser avec des arguments tellement dérisoires qu'on en aurait rigolé, si les circonstances n'en dissuadaient pas.
Et ce sont les malades eux-mêmes qui sont venus, le corps usé et le moral à plat, boucler la boucle : en criant au mensonge et en s'affichant comme preuve' vivante d'une dramatique gabegie.
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