Algérie

L'impôt sur la fortune suscite la polémique



«Le contrôle fiscal est autrement plus important que l'impôt sur la fortune.»Les députés des partis de l'opposition parlementaire, dont le PT, le FFS, le RCD, le MSP et l'union pour Ennahda, El Adala et El Binaa, ont voté contre le projet de loi de finances 2018, adopté hier à la majorité par l'APN. Dans leurs interventions lors du vote des amendements, les députés du PT n'ont pas manqué d'évoquer et de dénoncer «la répression policière qui s'est abattue avant-hier sur les 12 syndicats ayant tenté d'organiser un sit-in au Ruisseau à Alger». «Le gouvernement recourt à la répression systématique aussi bien dans la rue qu'à l'intérieur de l'hémicycle. Tous les amendements proposés par le PT et les autres partis ont été rejetés par le bureau de l' APN», déplore-t-on. Le PT qualifie «le harcèlement policier contre les syndicalistes à l'intérieur du siège de l'Enpef de violation caractérisée de l'enceinte syndicale». A travers son communiqué, le groupe parlementaire du PT, souligne que «cette adoption intervient dans une conjoncture politique des plus incertains où toutes sortes de menaces guettent le pays». «Pour la troisième année consécutive les autorités s'appuyant sur le diktat de la majorité de députés FLN/RND et d'autres partis de l'allégeance imposent «une politique d'austérité d'une violence inouïe, laminant le pouvoir d'achat de l'immense majorité du peuple et plongeant quasiment tous les secteurs dans un marasme total suite aux coupes drastiques opérées dans les différents secteurs», est-il noté. «L'augmentation du prix du carburant dans un pays qui produit plus d'un million de barils de pétrole jour, a produit une augmentation en cascade des tarifs de transports en commun et des marchandises...», est-il noté. «Le gel des salaires des fonctionnaires, le gel du recrutement dans la Fonction publique et de milliers de projets ont plongé l'économie nationale dans une grave récession provoquant une dangereuse ascension du taux de chômage qui atteint les 40% chez les jeunes», peut-on lire également. Pour le FFS «cette loi consacre l'abandon de l'état social promis dans la proclamation du 1er Novembre 1954». «A travers ses orientations politiques, économiques et sociales, le pouvoir est en train d'imposer un système libéral sauvage qui affame le peuple au profit d'une minorité de nouveaux riches préfabriqués à coups de commandes publique et des lignes de crédits bancaires généreuses» est-il déploré. «Poussant jusqu'aux limites du supportable leur acharnement sur la population appelée à consentir de lourds et inacceptables sacrifices, la majorité des députés de l'allégeance a osé, toute honte bue, supprimer l'impôt sur la fortune pourtant d'une banalité incroyable», regrette-t-on encore. Dans leur communiqué commun, les deux groupes parlementaires du MSP et celui de l'union pour Ennahdha El Adala et El Binaa, indiquent que «l'actuel projet de loi de finances ne diffère pas des autres lois de finances dangereuses précédentes». En faisant allusion à l'annulation de l'impôt sur la fortune, il est souligné que «des injonctions venues de l'extérieur et des ordres venus d'en haut ont porté atteinte à la souveraineté de l'assemblée». Par ailleurs, le ministre des Finances a précisé, en citant l'argument de la commission des finances de l'APN que la mise en place de cet impôt sur la fortune est un objectif qui ne pouvait pas être atteint. Pour le ministre, l'«administration fiscale dispose de l'ensemble de moyens lui permettant de mettre en exergue le contrôle fiscal qui est autrement plus important que l'impôt sur la fortune».


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