Algérie

L'IMPOSSIBLE PAS EN ARRIERE



L'IMPOSSIBLE PAS EN ARRIERE
La situation est sur le point d'atteindre le point de non-retour en Egypte où personne ne semble capable de faire un pas en arrière pour éviter le clash. La détermination - ou la foi pour ceux qui veulent mettre en avant l'aspect religieux - des partisans de Mohamed Morsi a été un élément totalement inattendu. C'est indéniablement le cas pour les militaires qui, tablant sur le soutien, réel, d'une partie des Egyptiens s'attendaient à ce que les Frères musulmans soient mis KO et contraints d'accepter la «place» qu'ils leur offrent. Mais l'ampleur de la contestation contre le coup de force de l'armée et sa durée a probablement surpris aussi les dirigeants des Frères musulmans.Ces places occupées durant les dures journées du ramadhan avec constance et entêtement les ont aidés à se reprendre politiquement après la destitution de Mohamed Morsi. Ils leur ont même assuré une protection physique contre les arrestations qui ont touché de nombreux autres dirigeants. L'état-major des «Frères» reste ainsi actif dans l'espace réduit de Rabaa Al-Adawiya. Les dirigeants ont pu élargir la contestation du coup de force au-delà de leurs partisans. Mais ce succès a un revers dangereux. Les manifestants qui se rassemblent avec constance sont définitivement dans l'exigence d'un retour de Mohamed Morsi à la présidence et au rétablissement de la Constitution. C'est pour reprendre une formule algérienne «scellé et non négociable».
Les dirigeants des Frères musulmans ne semblent plus pouvoir en mesure de baisser le niveau d'une exigence devenue le leitmotiv des sit-in. Tout recul sur la question entraînerait une réaction de désabusement de la part de ceux qui se mobilisent - et meurent parfois - depuis le 3 juillet dernier. La démobilisation des manifestants serait dangereuse pour les Frères musulmans. Car, qu'ils le veuillent ou non, c'est la digue qui les protège contre la répression et qui les maintient politiquement présents. Même si cela paraît «maximaliste», les membres de l'Alliance pour la légitimité constitutionnelle ne peuvent se permettre de faire un pas en arrière sur ces exigences de rétablissement de la légalité constitutionnelle. L'effort mené par les Américains et l'Union européenne pour amener les Frères musulmans à «avaler la couleuvre» et à s'engager dans la feuille de route du général Al-Sissi s'est clairement heurté à cette conviction que tout pas en arrière serait politiquement fatal.
LE GENERAL AL-SISSI ET L'ARMEE EGYPTIENNE SE TROUVENT EXACTEMENT DANS LA MEME POSTURE. TOUT PAS EN ARRIERE REMETTRAIT TOTALEMENT EN CAUSE LE POIDS POLITIQUE PREPONDERANT DE L'ARMEE DANS LE SYSTEME EGYPTIEN. Y COMPRIS SA PRESENCE ENVAHISSANTE DANS LE SECTEUR DES AFFAIRES. L'IMPASSE EGYPTIENNE EST CLAIREMENT DANS CETTE INAPTITUDE DES DEUX FORCES DOMINANTES DU PAYS A FAIRE UN PAS EN ARRIERE. L'ESPACE DE LA NEGOCIATION POLITIQUE EST DEVENU NUL. SEUL LE RAPPORT DE FORCES PREVAUT. L'ARMEE A LES MOYENS D'ECRASER LES SIT-IN DU CAIRE MAIS EN CAS DE CARNAGE, LE COUT POLITIQUE SERA EXORBITANT. IL N'Y AURA PAS DE GAGNANT DANS UNE TELLE PARTIE. IL N'Y AURA QU'UN GRAND PERDANT.


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