Algérie

L'impossible nouvel ordre économique mondial


L'impossible nouvel ordre économique mondial
Le thème du " Nouvel ordre économique mondial ", introduit dans les annales des Nations unies en 1974 par l'Algérie et du fait de sa formulation dans une résolution de l'assemblée générale, est aujourd'hui complètement banalisé par les riches de ce monde. Les spéculateurs du monde économique ont toujours eu, au cours de l'histoire envers le tiers-monde, des " raisons " d'éliminer de leur agenda la régulation économique internationale. Ils sont aujourd'hui en train d'atteindre leur but. Sans une position universelle cette " régulation " subit et subira encore de sérieux revers. L'ONU, les instances financières et économiques mondiales, le G20, l'Union européenne et les Etats-Unis fuient leurs responsabilités à assurer une coordination technique d'un projet de réponse unitaire à la crise économique mondiale. Une fuite simultanément ambigüe, confuse même. Chacun y met ce qu'il veut pour garantir ses propres intérêts financiers et économiques sous le parapluie de significations diverses. Dans ce registre, le problème de la dette extérieure du tiers-monde est séculaire, il a l'âge de l'impérialisme et du colonialisme, pillage des ressources des pays par une poignée de capitalistes et de multinationales faisant la loi et monopolisant le marché mondial dans le but de fructueuses affaires partout. Au regard de la persistance de la crise financière et économique mondiale, le fait nouveau est l'insolvabilité généralisée des pays qui, tout au long de cette crise, n'ont jamais cessé de verser de " lourds tributs " aux centres mondiaux du capitalisme. Les analyses et hypothèses " savantes " des technocrates et scribes des multinationales et des institutions financières parviennent mal à dissimuler, derrière leur creuse phraséologie et leurs formules mathématiques, cette vérité simple qui fait le fond de l'affaire : " Les usuriers ont tellement arraché des fruits aux arbres du tiers-monde qu'ils doivent, maintenant, soit modérer leur voracité, soit essayer d'arracher les arbres, faute de fruits ". Trois phénomènes récents ont remis en question les mécanismes d'extorsion financière du tiers-monde, par le truchement de la dette extérieure. Tout d'abord, la crise prolongée du capitalisme international, qui a considérablement aggravé la détérioration séculaire des termes de l'échange au détriment des exportateurs de produits de base du tiers-monde, lesquels, face à la contraction de la demande, sont contraints de vendre de moins en moins cher. Leur seule source de devises fortes s'est donc tarie. Ensuite, la suraccumulation de capitaux dits " flottants ", notamment les eurodollars, aux mains des spéculateurs qui les offraient, à des taux la plupart du temps usuraires, les prêts dont ils avaient besoin pour mener de l'avant la difficile bataille du développement. D'où le cercle vicieux, pour payer ces prêts, il fallait en contracter de nouveaux, c'est-à-dire s'endetter davantage pour payer les dettes. Enfin, la hausse des taux d'intérêts qui, consciemment voulue et poursuivie par les gouvernements du Nord, représente une surenchère usuraire trop forte pour les débiteurs. Aujourd'hui, la revendication des Etats du tiers-monde concernant le " Nouvel ordre économique mondial " constitue un ensemble " cohérent " dont la logique est parfaitement intelligible. Un relèvement substantiel et durable des prix des matières premières, renforcé par une réduction de la dette extérieure et des conditions plus favorables pour le transfert des technologies, constitue le moyen par excellence d'améliorer les possibilités de financement d'une étape nouvelle de l'industrialisation du tiers-monde. Fondée sur ce que " la sagesse conventionnelle " prétend être les " avantages comparés "
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