Algérie

L'IMPOSSIBLE MISSION DE KOFI ANNAN EN SYRIE Absences



De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Difficile d'apporter des réponses à la question syrienne en excluant des négociations le régime de Damas, la Russie, la Chine, l'Iran, la partie de l'opposition qui refuse de prendre les armes. Kofi Annan l'a encore rappelé, hier, à Damas. Sera-t-il entendu ' Pas sûr. «Les amis du peuple syrien», pour ce qui les concerne, ne veulent rien d'autre que le départ, sans chercher son reste, de Bachar Al Assad.
Kofi Annan ne se fera pas de nouveaux amis et en perdra d'autres, parmi les plus fidèles, cependant, l'émissaire onusien n'a pas tort. Pour négocier, il faut réunir autour de la table les principaux protagonistes, les animateurs du conflit. En Syrie, il s'agit bel et bien de plusieurs parties. Le régime syrien, le pouvoir légal, enregistré comme tel sur les tablettes des instances internationales, et d'autres, dont l'identification n'est pas aisée. Il y a l'opposition civile, pacifique, non armée, tenace, courageuse, vivant en Syrie qui ne rejette pas le plan Annan pourvu que le système de Damas soit sincère et qu'il y ait des garanties d'application. Ensuite, il y a une galaxie d'oppositions aussi brumeuses les unes que les autres. Chacune, ayant une ville d'expression et de prédilection. Washington, New York, Paris, Londres, essentiellement. Curieusement, pas Bruxelles, alors que depuis Moscou s'expriment des voix autres allant dans un sens pas tellement hostile à Annan, mais sinueuses, compliquées. Pour autant, et depuis hier, l'émissaire de l'ONU l'a encore redit, il ne peut y avoir de solution en Syrie que s'il y a accord de toutes «les parties au conflit» comme il se disait et s'écrivait en Algérie durant les décennie rouge puis noire ensuite rouge et noire. Annan n'exclut personne, pas même l'Iran accusé d'être l'un des soutiens actifs et directs du gouvernement actuel à Damas. L'opposition armée syrienne, il y en a, oui c'est un fait, et c'est évident, n'aime pas cette logique. Pour elle, Kofi Annan doit dénoncer Bachar Al Assad, lui arracher un calendrier pour son départ, ensuite, seulement ensuite, les pourparlers pourront commencer. Une partie de l'opposition syrienne demande, en fait, à Kofi Annan d'être son représentant auprès du régime syrien. Ce que, à l'évidence, l'ex-secrétaire général de l'ONU refuse, à juste raison, d'ailleurs. Pour lui, il s'agit d'arrêter le bain de sang, de mettre un terme, au moins pour une bonne période, au langage des armes, permettre des négociations acceptables et, surtout, ne pas jouer des intérêts contre d'autres, des puissances contre d'autres ou faire sortir la Syrie de ses postures traditionnelles pour la placer sur des orbites différents, répondant plus à des considérations géo-stratégiques que la recherche de solutions pour le peuple syrien. La conférence de Paris, celle des «Amis du peuple syrien», a été, en ce sens, un échec total, un contre-exemple de ce qu'il ne faut pas faire. L'on ne peut, décemment, que l'on aime ou pas, vouloir résoudre le drame syrien en l'absence du gouvernement syrien, de la Russie, de la Chine et de l'Iran. Ça sera difficile.


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