Algérie

L'impossible histoire des "dos-d'âne"


Ce qui est paradoxal par rapport à ce phénomène, c'est que ces «dos-d'âne» sont l'oeuvre de personnes habitant des quartiers et des cités au sein d'un centre urbainPourtant, il existe des profils types de ralentisseurs, expliqués par le premier responsable d'Asrout appuyés par des documents et des schémas étudiés.
Le phénomène de ce qui est appelé de façon galvaudée «dos-d'âne» dans la capitale, suscite le courroux d'un nombre important des usagers et taraude leur esprit.
Les 57 communes de la wilaya d'Alger sont confrontées à d'innombrables «guet-apens» sur les grandes routes donnant accès à une agglomération urbaine et au chemin de wilaya et au niveau des grandes cités.
Ce qui est paradoxal par rapport à ce phénomène, c'est que ces «dos-d'âne» sont l'oeuvre de personnes habitant des quartiers et des cités au sein d'un centre urbain.
La concurrence bat son plein, chacun y va de son génie pour façonner et fabriquer son «oeuvre d'art» en fonction de son inspiration du moment.
La scène suscite l'engouement d'un nombre important de personnes qui s'attellent à la tâche en faisant preuve d'assiduité dans cette entreprise vue comme une sorte de salut «public» pour ces personnes qui font fi de la loi et l'espace public qui est une propriété qui revient exclusivement de droit aux collectivités locales.
Cette cité donne l'impression que les collectivités locales sont quasiment absentes, à voir comment sont conçus les chemins communaux et mis en oeuvre. L'exemple d'un tronçon ne dépassant pas les 150 mètres constituant la voie qui sépare le lycée de ladite cité de l'embouchure menant vers El Harrach du côté ouest et El Mohammadia du côté est, on compte 11 «dos-d'âne» qui se succèdent l'un après l'autre en laissant une marge qui oscille entre 7 à 8 mètres entre eux.
L'absence de contrôle favorise l'anarchie
Ces «dos-d'ânes» donnent le tournis aux automobilistes. Ils causent des dépits énormes et provoquent de la congestion jusqu'à ce que l'endroit devient encombré non pas parce que la voie n'est pas fluide, mais parce que certaines personnes qui habitent cette cité ont jugé que la voie devrait être ainsi. Le cas de l'ancien quartier «Djenane Mabrouk» n'est pas le seul, la cité PLM, la cité d'Urgences et Diar-El-Djemaâ pour ne citer que ces anciennes cités sont autant de lieux et d'espaces où l'emplacement sauvage et dangereux des «dos-d'âne» s'impose en maître au vu et au su des autorités locales et autres structures concernées par la régulation et la réglementation routière. Le directeur général de l'Epic Asrout a répondu de façon catégorique en ce qui concerne le phénomène anarchique et sauvage de ce qui est appelé de façon inappropriée «dos-d'âne», en indiquant que «là ou vous voyez le «dos d'âne», ce n'est pas Asrout. Nous en notre qualité d'entreprise de wilaya chargée de réaliser des ralentisseurs, puisque c'est de cela qu'il s'agit en termes techniques, nous avons notre empreinte et notre cachet.
Le ralentisseur est réalisé après une étude de normes au niveau des services de la direction des travaux publics de la wilaya, en tenant compte de tous les aspects techniques d'un ralentisseur obéissant à des critères de sécurité selon les standards», a rétorqué Saâdoune Aiter, directeur général de l'Epic Asrout.
Pour lui, ce qui est appelé «dos d'âne» ne s'inscrit pas dans le plan d'action d'Asrout qui assure des réalisations sur la base d'études émanant des structures dépendantes de la wilaya d'Alger à l'image de la DTP et l'Egctu.
L'article 27 de la loi 01-14 complétée et amendée, relative à la régulation de la circulation routière à travers les routes est très explicite quant à la réalisation de ralentisseur selon les normes édictées par les études faites par les services concernés en la matière au niveau de la wilaya d'Alger. Le directeur général d'Asrout affirme que «nous ne pouvons sortir du cadre tracé par les orientations et études techniques se basant sur les normes et aussi l'article 27 de la loi 01-14 qui en fait l'illustration quant à la régulation et la sécurité routière», a asséné Saâdoune Aiter.
Asrout se réfère à un schéma, voire une nomenclature faite par un bureau d'études de la DTP de la wilaya, c'est ce qui lui permet de mettre en place des ralentisseurs en bonne et due forme, en respectant à la lettre les normes de réalisation en présence des techniciens spécialisés en la matière et soutenus par les agents d'Asrout dans la mise en place de ce support sur la base de données justifiant l'installation et le lieu aussi qui doit être justifié et qui ne devrait pas constituer une entrave ou un obstacle à la sécurité routière.
De ce point de vue, le directeur général d'Asrout présente le plan et le schéma du ralentisseur tel que défini par la loi relative à ce domaine. Les profils types des ralentisseurs sont expliqués par le premier responsable d'Asrout appuyés par des documents et des schémas étudiés. Dans ce sens, on peut reprendre ce que stipule le document qui fait cas d'un ralentisseur répondant à la norme de sécurité. Le document indique qu'«il y a deux types de ralentisseurs: le premier est trapézoïdal.
La loi du voisinage
Il est caractérisé par une forme circulaire avec des dimensions de 10 cm de hauteur et de 4 m de longueur, le deuxième est trapézoïdal, et est doté de rampants, il ne doit pas dépasser 10 cm de hauteur, 7 à 10% sur la pente des rampants, et la longueur du plateau doit avoir entre 2,5 m à 4 m, la saillie d'attaque du rampant
5 mm». Ces explications techniques montrent on ne peut mieux qu'un ralentisseur et contrairement aux «dos-d'âne» assure non seulement la fluidité de la circulation routière, mais aussi ne porte pas préjudices aux véhicules qui en font l'usage.
En dehors de ces normes, toutes les formes qui s'érigent au nom de ralentisseur ne sont autres que des «dos de chameau» et de «dos-d'âne», voire des obstacles causant des désagréments aux usagers et à l'espace public. La loi est claire sur cette question, tout recours à ce genre d'obstacles est pénalisé par la loi. Mais la question de contrôle sur le terrain est le grand absent quant à la régulation et l'organisation de la sécurité routière et la protection des espaces publics. Cette question est très bien élucidée par la circulaire en la matière, elle stipule qu'une commission de sécurité routière chapeautée par les chefs des circonscriptions administratives (CA) où toutes les structures concernées siègent pour arrêter les modalités du contrôle et d'intervention sur le terrain pour mettre un terme à la propagation anarchique et sauvage de ces «dos-d'âne» et «dos de chameau» qui sont érigés comme des champignons dans les chemins de wilaya, communaux et dans les cités et les quartiers des villes du pays.
Il faut retenir que cette commission a des représentants au niveau des communes, ils sont nommés en qualité de délégués de sécurité routière chargés de faire de la prospection, le contrôle et l'intervention pour soulever des anomalies dans ce sens et les signaler via un rapport aux walis délégués.
Mais le constat se fait sentir avec amertume quand ces prérogatives ne sont pas utilisées sur ce plan pour éradiquer le phénomène d'installation anarchique des «dos-d'âne» et des obstacles écornant l'harmonie de la cité et portant un grand préjudice aux véhicules des usagers.
La problématique est posée à un double niveau, le premier est celui de la rigueur et de l'efficience de la loi pour sévir dans le but de rendre à la ville son aura et son statut de centre urbain où la mobilité et la fluidité sont érigées en un credo.
Le deuxième volet est celui de combattre des pratiques et comportements d'incivilité en déphasage avec les notions qui structurent et organisent la ville. Il y va de l'image de marque des villes du pays en général et de la capitale en particulier.
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