L'importation domine le marché national

Après la saignée du mois sacré, c'est au tour de l'AïdFaute de production locale qui couvre 5 à 6% des besoins, le produit d'importation sévit dans le marché national.Inondé par le produit d'importation qui provient essentiellement de la Chine, la Turquie et l'Espagne, le marché national de l'habillement peut attendre la mise en oeuvre de la politique du patriotisme économique, afin de relever le défi. Consacrée aux vêtements pour enfants, vu les prix affichés, la journée d'hier a montré que la quasi-majorité des commerçants, n'a aucune notion de l'environnement du marché du produit local depuis des décennies.«Honnêtement, j'alimente le magasin avec des produits que j'importe de première main directement de l'Angleterre», affirme Noureddine âgé de 35 ans environ propriétaire d'un magasin à Alger. Défendant la qualité et le prix de ses produits qu'il a estimé très abordable par rapport aux autres magasins, Noureddine n'a pas hésité à souligner que certains commerçants doublent et parfois triplent les prix de ventes des vêtements pour enfants, afin de gonfler les recettes. En somme, les prix affichés par notre interlocuteur, varient entre 2000 et 4000 DA l'article, pour les enfants âgés entre 4 et 14 ans.Les produits estimés comme des articles simples sont cédés entre 700 et 1500 DA, dira Noureddine, avant de révéler qu'il ne connaît pas grand-chose sur le produit national. Visitant au hasard une dizaine de magasins pour les besoins de la comparaison entre les prix et les produits exposés, le constat est souvent le même. Le produit local est totalement absent dans les magasins des commerçants algériens. Par contre, des vêtements d'importation tels des pantalons, chemisettes, chaussures et chaussettes qui n'ont rien à envier au produit national, très peu disponible dans les magasins, ont étés mis à la vente dans certains magasin à 5200 DA.Un nombre indéterminé d'ateliers de production d'habillements pour enfants et adultes, ont étés contraints de fermer boutiques pour se reconvertir en revendeur de produits d'importation. Le prix du produit local qui est proposés au marché national, revient plus cher que les produits d'importation, selon plusieurs opérateurs qui fabriquent en fonction de la demande du quartier ou d'autres magasins qui font beaucoup plus dans la promotion de ce qui reste du produit national, a-t-on indiqué.Sollicité pour de plus amples informations, sur le marché du textiles en Algérie, Amar Takjout, président de la Fédération du textile de la Centrale syndicale Ugta, avance un taux de 5 à 6% de production nationale en termes habillement, dont 2% seulement pour les enfants. «C'est le marché d'importation qui contrôle le marché local. Mis à part la couverture des besoins des institutions de l'Etat en termes d'habillement, le marché national est dominé dans sa totalité par le produit d'importation», précise M.Takjout.A l'exception des petites entreprises privées et autres PME qui fabriquent l'habillement, la production locale est insignifiante par rapport au produit d'importation qui couvre les besoins de la demande nationale.