Algérie

L'importation de la poudre de lait



L'importation de la poudre de lait
«La poudre de lait concurrence la production de lait cru et la tire vers le bas». C'est le constat auquel a abouti le Bureau national d'étude sur le développement rural (Bneder) publiée hier, lundi. Le Bneder a, par ailleurs, relevé les conséquences du déficit fourrager sur le rendement des vaches laitières, l'insuffisance de la technicité, le manque de sensibilisation et la faible organisation des éleveurs. Du même avis, les professionnels du secteur appellent à ce qu'il y ait des mécanismes de promotion de la consommation du lait de vache sur le plan marketing.Les professionnels du secteur, ayant participé, hier lundi, à une journée d'étude sur la filière, demandent à ce qu'il y ait «une solution politique» pour permettre un développement réel à ce secteur.La concurrence de la poudre de lait et le déficit fourrager sont des facteurs majeurs engendrant une diminution des effectifs du cheptel et une défection récurrente de la filière, selon le président du Comité interprofessionnel de la filière lait. «D'un côté, il y a beaucoup de lait reconstitué à partir de la poudre sur le marché et de l'autre, il y a ce déficit fourrager qui ne permet pas aux éleveurs de produire convenablement», a-t-il dit.Selon M. Benchekour, cette concurrence se traduit par le prix du litre de lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) fabriqué à partir de la poudre de lait et vendu à 25 DA et celui du lait de vache frais cédé entre 40 et 50 DA. «La poudre de lait est un mal incontournable étant donné que l'Etat recourt à l'importation pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens à faible revenu», a-t-il, néanmoins, soutenu en appelant à ce qu'il y ait des mécanismes de promotion de la consommation du lait de vache. Ce constat vient confirmer une étude publiée, hier lundi, sur les prévisions et les tendances de production de la filière lait, réalisée par le Bureau national d'étude sur le développement rural (Bneder). «La poudre de lait concurrence la production de lait et tire la production de lait cru vers le bas», constate le Bneder.L'étude souligne que les pouvoirs publics consacrent annuellement des subventions de l'ordre de 46 milliards de dinars à la filière dont une partie est réservée à la production du LPC, soit environ 12 milliards de dinars. Ce montant ne cesse d'augmenter chaque année pour atteindre 30 milliards de DA en 2013.Concernant l'alimentation, l'étude a relevé les conséquences du déficit fourrager sur le rendement des vaches laitières qui ne dépasse pas la moyenne de 10 litres/jour contre 40 litres dans les pays développés.Outre le manque de fourrage, il a été constaté une technicité insuffisante, un manque de sensibilisation et une faible organisation des éleveurs en coopératives pour défendre leurs intérêts. Les experts recommandent l'accompagnement des élevages par des techniciens expérimentés, de faciliter l'accès au foncier et aux crédits.La production de lait est estimée aujourd'hui à 3,3 milliards de litres, dont 2,5 milliards de litres de lait de vache tandis que la collecte se situe à plus 900 millions contre300 en 2009. La consommation, quant à elle, a atteint les 4,5 milliards de litres par an. L'Algérien consomme en moyenne 115 litres de lait par an/habitant.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)