Algérie

L'import est enfin encadré


Réduire les importations était un indispensable garrot pour atteindre plusieurs objectifs en faveur de la souveraineté nationale. Réduire l'hémorragie des réserves de change était une priorité, surtout lorsqu'il s'agissait d'importer des produits accessoires qui ne faisaient qu'enrichir des intermédiaires occupant un secteur improductif, au détriment de la production locale.La loi de Finances 2018 est venue tardivement remettre de l'ordre dans un désordre que d'aucuns des observateurs et commentateurs avaient qualifié d'anarchique et même d'intolérable, en considération de la forte érosion des réserves de change, des surfacturations de la valeur des marchandises importées, souvent doublées, par des minorations de la valeur lors des déclarations aux douanes pour les exportations, auxquelles, il faut rajouter le non-rapatriement des devises par les opérateurs qui avaient fait main basse sur le commerce extérieur. Les chiffres que publie le ministère du Commerce sont édifiants. Toutes les tentatives pour réguler ce secteur ont échoué lamentablement, au point de mettre en péril les importations vitales, tels les médicaments pour les malades chroniques ou souffrant de maladies réclamant des soins spécifiques. La forte diminution des importations en 2017 n'est qu'un mirage de la réalité sur le plan des dépenses allouées aux importations. Le département du commerce note «qu'il n'y a pas eu de baisse notable des importations en dépit de l'élargissement des contingents quantitatifs, et l'instauration de mesures bancaires». L'Etat qui avait prévu une enveloppe d'environ 45 millions de dollars en 2017, s'est retrouvé loin de ses prévisions, puisque les importations n'auront reculé que d'un peu plus d'un milliard de dollars par rapport à l'année 2016. La situation de la balance des paiements avait accusé au 1er semestre 2017 un déficit de pus de 11 milliards de dollars. Enorme gaspillage, lorsqu'on sait que les produits importés sont des produits finis et infructueux pour l'économie nationale, d'autant qu'ils concurrencent ceux qui ont choisi d'investir leur argent dans la production nationale, ce qui se répercuterait positivement, à n'en point douter, sur le marché de l'emploi. L'Algérie ne pouvant se permettre le luxe de libéraliser son commerce extérieur, en ces temps où le protectionnisme économique est devenu une affaire géopolitique adaptée, à la mesure des dangers que représente la mondialisation, a donc pris des mesures conservatoires par la mise en place d'un encadrement des importations, un encadrement quoique présenté comme provisoire, mais qui aura des impacts extrêmement sérieux sur une sortie de la crise financière, pas seulement, étant donné que la production locale va certainement tirer profit de l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation allant de 30 à 60% avec les droits de douanes. En résumé, seuls les particuliers très riches pourront se payer les produits luxueux, tout en participant en renflouement du Trésor public.
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