Algérie

L'implication des entreprises dans la formation par apprentissage est plus que nécessaire




ORAN- Une implication significative des entreprises économiques dans la formation par mode d’apprentissage "est plus que nécessaire", a affirmé mardi à Oran le sous-directeur de l’apprentissage au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels (MFEP).

Dans une déclaration à l’APS en marge d’une conférence régionale dédiée à la formation par apprentissage, Batache Mohamed a souligné que ce mode de formation représente, dans beaucoup de pays, un outil de lutte contre le chômage.

Il a indiqué que quelque 240.000 apprentis sont placés actuellement dans des entreprises économiques publiques ou privées, "ce qui est loin des espérances du ministère en la matière", selon lui.

Le gisement des capacités formatives auprès des opérateurs économiques n’est exploité actuellement qu'à 45%, soit environ 250.000 apprentis, alors qu'il est attendu un potentiel de placement de plus 600.000, a-t-on indiqué lors de cette conférence.

Pour M. Batache, le secteur de la formation par apprentissage est actuellement en plein mutations économiques et sociales. "Nous avons aussi un environnement stratégique avec lequel nous devons nous adapter", a-t-il déclaré en abordant le plan d’amélioration de la qualité de l’apprentissage (PAQA), qui date de 1981 et qui nécessite, selon lui, des ajustements.

"Le contexte socio-économique en Algérie a évolué. Le secteur est actuellement en plein mutations et ce plan aussi nécessite des améliorations", a-t-il soutenu.

Une importance particulière est accordée par l’Etat à la formation par apprentissage. Un nouveau texte de loi adopté en 2014 a apporté plusieurs nouveautés dont l’accès à l’apprentissage à tous les jeunes filles et garçons de 15 à 35 ans.

Cette nouvelle loi fait obligation aux organismes employeurs de désigner les maîtres d’apprentissage et les maîtres artisans chargés d’encadrer les apprentis au sein de l’entreprise moyennant une indemnité. Manière de valoriser les encadreurs et de les stimuler.

Aux organismes employeurs ayant des apprentis, la loi octroie des avantages tels que la prise en charge par les CFPA et instituts du présalaire servi aux apprentis durant les six premiers mois de stage, l’exonération d'impôts et de taxes et l’assurance des apprentis à la charge de l’Etat, a-t-on évoqué.

Pour sa part, le directeur de l’apprentissage et de la formation professionnelle au Fonds national de développement de l’apprentissage et de la formation continue (FNAC), Boulahchiche Azeddine, a présenté un aperçu sur les missions de son organisme, créé depuis une quinzaine d’années sous tutelle du MFEP.

Le FNAC étudie et traite les programmes d'apprentissage ou de formation continue proposés au financement et finance les actions d’information et d’orientation, et toute action visant la promotion et la valorisation de l'apprentissage et de la formation continue, a-t-il indiqué.

"Nous avons, depuis le lancement de ce Fonds, formé des milliers de salariés à travers des programmes collectifs de formation continue proposés aux entreprises. Pour cette année, nous avons prévu un programme de formation collectif de 5.000 personnes. Ces formation sont gratuites", a souligné M.Boulahchiche.

Le FNAC finance aussi d’autres types de formation à la demande des entreprises dans divers créneaux, a-t-il ajouté, signalant qu’une enveloppe financière de plus de 13 milliards DA a été consacrée à la concrétisation des actions prévues au titre du plan d’action 2015-2019 de ce Fonds, qui se base sur la formation de la ressource humaine du secteur économique, l’édition de guides des maîtres d’apprentissage, la prise en charge des contrats d'apprentis, entre autres.

Outre les communications prévues, quatre ateliers traitent de l’implication des entreprises dans la fonction d’orientation, de placement et de sélection des apprentis, du système d’évaluation de l’apprentissage, du dispositif de financement de l’apprentissage (Fonds national de l’apprentissage et de la formation continue (FNAC) et de l’adaptation du cadre législatif régissant l’apprentissage.

La conférence régionale de deux jours, qui regroupe 150 participants des wilayas d’Oran, Masacra et de Sidi Bel-Abbes, fait partie d’une quinzaine de rencontres, initiées au niveau national par le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels et qui ciblent les localités réputées "bassins d’emploi" et potentiellement prometteuses pour la formation par apprentissage.

D’autres conférences régionales similaires auront lieu à Batna, Bejaïa, Bechar, Blida, Tlemcen, Tiaret, Tizi Ouzou, Alger, Sétif, Annaba, Constantine, Mostaganem, Ouargla et Ghardaïa, de juin courant jusqu’à novembre prochain, a-t-on indiqué.

APS Mardi, 02 Juin 2015 16:07



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