Algérie

L'impératif du temps



L'impératif du temps
Le temps qui passe, inexorablement, a une double fonction. Heureusement qu'il en est ainsi depuis la nuit des...temps. Les hommes politiques, plus que les autres, ont compris que le sablier à travers lequel s'égrènent les petits grains qui sont autant de jalons, ils ont compris que ce sablier peut être un allié ou un ennemi. Ils peuvent, en comptant sur les défaillances des mémoires, faire passer aux oubliettes leurs incartades et leurs bilans catastrophiques comme ils peuvent attendre, voire guetter l'instant «t» de l'immuable horloge pour en faire un tremplin et rebondir.L'attente a assez durée en ce qui nous concerne. C'est le calendrier, celui de nos propres lois nationales, qui va sortir les loups du bois. Ceux qui bottent en touche, ceux qui attendent l'oracle tout en lisant dans les runes, ceux qui scrutent les vents favorables et essaient d'orienter la girouette, tous, ils vont retrouver l'usage de la parole. Par la grâce du calendrier électoral. Et alors, comme dirait la bible, ceux qui ne savaient pas sauront. Que sauront-ils ' Ils sauront qu'il faut savoir.A trois mois de l'élection présidentielle, même le peuple qui doit fournir une grande partie des suffrages réels en saura davantage en captant au hasard du zapping un visage de retour, une promesse faite la main sur le c?ur, un engagement de nous donner beaucoup d'argent et de logements...Il était vraiment temps, car sans l'intervention forcée mais salutaire du temps sonnant le rappel, les tireurs de plans sur la comète auraient continué à refaire l'Algérie dans les microcosmes sans nous, les électeurs d'un temps. Les enseignants, du moins leurs syndicats, sont parmi les premiers à avoir compris que le calendrier électoral, bien utilisé, peut leur rapporter gros. Ils ne sortent d'une grève que pour entrer dans une autre qu'ils annoncent pour la fin de ce mois. Habitués à faire plier le gouvernement, ils ne rateront pas l'occasion en or de la présidentielle pour réclamer davantage de sous. Et tant pis pour les millions d'élèves qui ne se plaindront pas de ce rabiot -attendu- de vacances. Ça bouge aussi du côté des jeunes chômeurs de Ouargla qui ont déjoué le piège qui leur était tendu : faire grève.Du côté des partis politiques, pas de débrayage en vue. C'est même le contraire, vu que beaucoup d'entre eux, en grève le reste du temps, ne résistent pas à la fébrilité stimulée par une campagne électorale qui leur permettra d'exister. Chez les «grands» partis politiques aussi, les choses sérieuses devraient commencer. On devrait normalement savoir, d'abord, si le FFS est pour ou contre l'élection présidentielle, ensuite s'il a un candidat ou non. Au FLN, c'est un peu plus compliqué. Les déclarations marquées par la «Taghenant» de son secrétaire général n'aident pas à y voir clair. Comment peut-il en être autrement quand ce dernier, sans même prévenir que c'est peut-être une plaisanterie, déclare devant des milliers de ses militants convoqués à la Coupole que même si Bouteflika ne se présente pas pour un quatrième mandat, le FLN n'optera pas pour une autre candidature.Tout le problème est là. Quand le premier parti du pays, détenteur de la majorité absolue à l'Assemblée nationale refuse toute autre alternative, fût-elle dictée par les contingences de la vie et du temps, c'est le signe d'un cafouillage dans la machine à régenter le scrutin à venir. En principe, c'est au FLN de battre la mesure et au Premier ministre d'assurer la permanence du pouvoir gouvernemental. L'idée forte qu'accrédite l'actuel patron du parti majoritaire est celle d'une présidence honorifique, au sens littéral du terme, du FLN. A en juger par ses déclarations, il paraît inconcevable que le président Bouteflika intervient dans les orientations et le fonctionnement de la machine confiée à M. Saïdani. Pourquoi, au RND, qui sort à peine d'une crise aussi sérieuse que celle qui divise le FLN, une certaine cohésion a été retrouvée 'A. S.




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