Des man?uvres militaires sont prévues aujourd'hui dans les territoires libérés sahraouis. Le programme d'entraînement dans la région sud des territoires libérés concernera plusieurs régions militaires (première, troisième et septième), précise une source sahraouie.Les man?uvres interviennent alors que le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir le 28 avril pour se prononcer sur le mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui arrive à terme le 30 avril. Dans les camps des réfugiés sahraouis, le retour à la lutte armée est sur toutes les lèvres. Les jeunes attendent une décision de la direction politique pour reprendre les armes et reconquérir leurs territoires occupés par les Marocains.«Les jeunes n'attendent que le signal pour reprendre le combat. Ces jeunes ont exprimé ce désir par des manifestations et en inscrivant des slogans sur les murs des camps», assure Sid Ahmed Leghdef, officier dans l'armée sahraouie. Ancien élève de l'Académie interarmes de Cherchell et de celle de Libye d'El Gueddafi, Leghdef soutient que l'armée sahraouie est prête pour «reprendre le combat et même surprendre l'ennemi sur son propre territoire».«Notre armement est plus moderne, nos soldats sont mieux entraînés que dans nos anciennes divisions et l'impact de notre combat, nous le pensons, sera plus important. Nous comptons mobiliser des soldats de l'intérieur et de l'extérieur du territoire ennemi. Les jeunes Sahraouis se soulèveront jusque dans les grandes villes marocaines. Nos soldats se posteront dans les massifs du Moyen-Atlas au sud du Maroc. La fin des hostilités sera la fin de l'armée marocaine», met en garde le fringant officier quadragénaire, qui a participé aux combats de l'artillerie après sa sortie de l'académie, en 1984.L'armée sahraouie s'est renforcée depuis la fin des combats et le cessez-le-feu, par l'arrivée de nouvelles promotions de jeunes soldats sortis des académies de Libye, de l'ex-Yougoslavie et mêmes des écoles ouvertes par le Polisario. «La société sahraouie des territoires occupés ou libérés et des camps est très jeune à plus de 75%. Chaque famille a au moins 7 membres très jeunes, tous décidés à prendre les armes. Les récits des combats d'El Ouali, notre grand combattant au début des années de notre guerre contre l'occupation et tombé en martyr, imprègne pour toujours la vie des gens», explique l'officier, qui remonte au combat «sans arrêt» des anciens habitants du territoire occupé par les Espagnols.Un cessez-le-feu «pas toujours accepté»Le cessez-le-feu signé par le Polisario en 1991 n'est pas accepté par les Sahraouis, surtout les plus jeunes. «La décision prise par la direction à ce moment de l'histoire du pays est comprise mais pas acceptée. Les changements dans la région pouvaient expliquer la décision du Polisario, qui a toute notre confiance. Personnellement, je dis qu'on aurait pu écraser l'ennemi et conquérir notre liberté», explique un ancien combattant, qui montre son corps frêle marqué par les séquelles de la guerre (doigts amputés et mollet criblé de balles).Vingt-cinq ans après l'arrêt des hostilités, la solution politique n'a «rien apporté à la cause». «Le Maroc a toujours trahi. L'ONU, aidée par les ex puissances coloniales, manque de courage. Le peuple sahraoui souffre en dehors de ses terres», soutient un trentenaire qui tient boutique de tissus dans ce camp de la «wilaya de Boujdour», labouré par des inondations.Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental adressé au Conseil de sécurité, mardi dernier, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a insisté sur un règlement pacifique et mutuellement acceptable du conflit. Ban Ki-moon a exigé que le Conseil de sécurité «rétablisse et soutienne le rôle» de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso), «amputée» d'une partie de ses effectifs par le Maroc. M. Ban a jugé que les expulsions de la composante civile de la Minurso, décidées par Rabat, pourraient «être exploitées par des éléments radicaux et terroristes» et ainsi «menacer la stabilité de la région».M. Ban, qui a recommandé de proroger le mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2017, a précisé qu il y aura risque d'une rupture de la trêve et d'une reprise des hostilités, si cette mission est contrainte de quitter les territoires sahraouis occupés. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.
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Posté Le : 23/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com