Algérie

L'impartialité face à la résilience



Le pays qui offre 26 milliards de dollars pour financer des actions conduisant à l'extermination du peuple palestinien ne peut prétendre sincèrement se soucier de la paix et encore moins du bien-être des Palestiniens, même s'il affirme vouloir les aider. Celui qui oppose son veto à une résolution reconnaissant la Palestine comme État à l'ONU ne peut pas être honnête dans son discours sur la solution à deux États.

Celui qui refuse de financer l'Agence des Nations unies pour les Réfugiés de Palestine (UNRWA) sous prétexte que certains de ses employés sont affiliés au Hamas n'a pas conscience de l'importance de cette institution ou tout simplement vise à entraver les aides pour la survie des millions de réfugiés palestiniens.

Celui qui feint l'ignorance quant aux fosses communes des Palestiniens à Ghaza, tués et enterrés de sang-froid par les forces d'occupation sionistes, ne peut être qu'un complice.

Celui qui revient sur ses principes annoncés concernant les négociations d'échange de prisonniers et blâme la résistance palestinienne pour leur échec, au profit de l'occupant, a certainement un projet pour Ghaza, coordonné avec l'entité occupante.

L'Administration américaine n'est pas un médiateur impartial. Elle n'est pas neutre. Loin de se contenter de soutenir Israël, l'Amérique est un acteur engagé et déterminant dans la guerre incessante contre le peuple palestinien depuis le début du conflit et même avant sa naissance réelle.

Cette implication ne se limite pas à des discours ou à des soutiens diplomatiques, mais se manifeste par un appui matériel, financier et militaire substantiel à cette entité. En fournissant des armements sophistiqués, en bloquant des résolutions internationales visant à protéger les droits des Palestiniens, et en utilisant son veto, à l'ONU, pour empêcher toute reconnaissance légitime de la Palestine, l'Administration américaine se positionne clairement en opposition à toute forme de justice pour les Palestiniens.

L'assistance militaire américaine à Israël, sous la forme de milliards de dollars en aide, alimente directement la capacité de l'État occupant à mener des opérations militaires qui aboutissent à des pertes humaines massives et à des destructions importantes de l'infrastructure palestinienne.

Cette aide est non seulement financière, mais inclut également des technologies avancées de surveillance et des systèmes d'armement utilisés dans les incursions et les blocus imposés à Ghaza.

L'influence américaine se fait sentir dans les cercles politiques internationaux où elle exerce une pression pour isoler politiquement les mouvements palestiniens et pour discréditer toute résistance légitime contre l'occupation. En prétendant agir en faveur de la paix, tout en soutenant de manière inconditionnelle un régime qui perpétue l'occupation et l'oppression, les Etats-Unis se rendent complices de la souffrance et de la persécution du peuple palestinien.

Quiconque nourrit l'espoir que l'Administration américaine, républicaine ou démocrate, puisse apporter quelque bien que ce soit aux Palestiniens se trompe lourdement. Il est soit ignorant des réalités politiques et historiques, soit impuissant face à la puissance hégémonique américaine, soit complice en fermant les yeux sur les injustices commises. L'ignorance ne peut être invoquée comme excuse car les faits sont clairs et largement documentés : Les Etas-Unis soutiennent les sionistes de manière inébranlable et contribuent activement à la perpétuation du conflit.

L'impuissance, quant à elle, peut résulter d'une pression internationale et d'une dépendance économique et politique qui rendent difficile pour les dirigeants palestiniens de s'opposer frontalement aux États-Unis. Il est impératif de reconnaître que céder à cette impuissance ne fera que prolonger la souffrance du peuple palestinien.

La complicité de certains acteurs internationaux et locaux, qui collaborent ou soutiennent les politiques américaines et sioniste, contribue à la marginalisation des droits palestiniens, spécialement quand il s'agit de pays frères. L'Administration américaine ne peut être considérée comme un arbitre équitable dans le conflit israélo-palestinien. Sa politique et ses actions démontrent une partialité évidente en faveur de l'entité sioniste, faisant d'elle un acteur majeur de la tragédie humanitaire que subit le peuple palestinien. La reconnaissance de ce fait est essentielle pour toute approche sérieuse visant à résoudre le conflit et à instaurer une paix durable et juste. Le peuple palestinien n'est pas impuissant. Celui qui endure la mort et la destruction à Ghaza et dans les camps de Cisjordanie n'est pas impuissant. Celui qui continue de combattre l'État occupant après plus de huit mois de guerre n'est pas impuissant. Celui qui résiste face à un État qui a occupé les terres de trois pays arabes, en six jours, n'est pas impuissant. Celui qui mobilise la région et obtient le soutien des frères arabes au Liban, en Irak et au Yémen n'est pas impuissant.

Celui qui mobilise les peuples du monde, de Londres au Japon, n'est pas impuissant. Celui qui mobilise les universités américaines les plus importantes et rend le président américain incertain de sa réélection n'est pas impuissant. Pourquoi alors ce sentiment d'impuissance? Il semble, et je peux me tromper, que cela provient de la croyance qu'il n'y a pas d'autre option que de traiter avec les illusions américaines et que toute autre option serait catastrophique pour le peuple palestinien. Mais ce n'est pas vrai.

Les véritables catastrophes sont de laisser la colonisation dévorer la Cisjordanie et Jérusalem, de fermer les yeux sur la dérive vers l'extrême droite fasciste dans l'État occupant et engager les pays arabes dans une normalisation humiliante, aveugle et de traîtrise.

Personne ne demande à l'Auto-rité palestinienne de déclarer la guerre à Israël, mais elle ne peut pas être un « médiateur » comme les pays arabes entre l'État occupant et le peuple palestinien. On ne peut demander aux Arabes de couper leurs relations avec l'État occupant si l'Autorité ne fait pas un pas en avant en rompant elle-même ses relations avec Israël, les États-Unis et tous les pays qui fournissent des armes à l'occupation.

C'est seulement de cette maniè-re que l'on peut demander aux pays arabes de prendre une décision ferme sur leurs relations avec un État qui extermine un peuple frère. C'est seulement de cette manière que l'on peut envoyer un message clair, sans ambiguïté, à l'Amérique, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, que nous les considérons comme des partenaires dans cette guerre et non comme des médiateurs.

L'Autorité Palestinienne doit se demander : qu'a-t-elle gagné de ses relations avec ces pays, sinon recevoir leurs émissaires pour exercer des pressions sur elle et lui demander de se dresser contre son propre peuple ? Combien de fois l'Autorité s'est-elle renouvelée en réponse aux demandes américaines ? Les pays européens et l'Amérique n'ont-ils pas supervisé ses institutions, ses programmes scolaires et sa sécurité ? N'ont-ils pas entravé l'unité palestinienne sous prétexte que l'unité avec le Hamas et les groupes de résistance rendrait la Palestine non partenaire dans des négociations de paix qui n'ont jamais eu lieu ?

Après tant de massacres, de souffrances indicibles, et la révélation du rôle actif des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Allemagne dans ce conflit brutal, prenant ouvertement parti avec les sionistes génocidaires, il n'y a plus de place pour la manÅ“uvre ni pour l'illusion. Chaque goutte de sang versée, chaque vie arrachée, témoigne de la complicité de ces puissances dans l'oppression systématique et l'anéantissement de tout un peuple.

C'est un moment crucial dans notre histoire et celle de la région. Jamais auparavant les lignes n'ont été aussi clairement tracées. Le passé, avec ses espoirs déçus et ses promesses non tenues, ne reviendra jamais. Il ne peut y avoir de retour en arrière vers une époque où des accords sans substance masquaient la réalité de l'occupation et de l'oppression. Désormais, le choix est simple et brutal : soit la résistance pour la liberté et la dignité, soit se résigner à la soumission du peuple palestinien.

Nous sommes à un tournant décisif. Le soutien inébranlable des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Allemagne à l'égard d'Israël n'est pas une simple prise de position politique ; c'est un alignement idéologique qui nie le sens de l'humanité et le droit à exister.

Ces nations, en fournissant des armes, un soutien diplomatique et une couverture médiatique à Israël, se rendent complices des crimes. Leur rôle ne peut plus être ignoré ni minimisé.

Nous devons comprendre que chaque concession, chaque tentative de compromis avec ceux qui nient le droit des Palestiniens à la justice, n'est qu'une étape de plus vers la soumission.

La Communauté internationale doit être mise face à ses responsabilités, et ceux qui prétendent être des alliés doivent être tenus pour responsables de leurs actions. Les palestiniens ont montré une résilience extraordinaire face à des adversités inimaginables. Leur capacité à résister, à persévérer et à espérer est une preuve éclatante de leur désir inextinguible de liberté. Ceux qui pensent que le peuple cédera face à la brutalité et à la répression se trompent lourdement. La lutte pour la liberté est une lutte pour l'essence même de leur existence. Chose que les normalisateurs semblent ignorer.




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