Algérie

L'impair de trop pour Ali Haddad '



L'impair de trop pour Ali Haddad '
Le président du FCE, Ali Haddad, aura ajouté, ce samedi, au crime de lèse-autorité, lui, qui, se proclamant diplomate économique, avait, par le passé, déjà offensé, dans le propos et par l'initiative, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.Le Forum algéro-africain dédié à l'investissement et aux affaires, qui se déroule depuis samedi au centre international des conférences Abdelatif-Rahal, à Club-des-Pins, sur la côte ouest algéroise, ne s'est pas hissé au niveau d'organisation que suppose un tel rendez-vous où chaque détail devrait être étudié avec minutie et chaque séquence administrée et exécutée avec dextérité et tact.Ceci à admettre que ce qui s'est produit avant-hier, au moment de l'inauguration, est la conséquence d'une méprise à mettre sur le compte de l'inexpérience d'une jeune modératrice, employée, de surcroît, au ministère des Affaires étrangères. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui venait de présider l'ouverture solennelle des travaux du forum, a quitté la salle, les ministres à sa suite, au moment où le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, se dirigeait vers le pupitre pour prononcer une allocution de bienvenue.La manière, pour le moins rustre, avec laquelle l'Exécutif a pris congé du forum a, immanquablement, soulevé des chuchotements parmi l'assistance qui ne comprenait pas que le Premier ministre puisse agir de la sorte, à moins, évidemment, d'un motif assez sérieux. Ce qui, dans le cas d'espèce, serait sinon une grave mésentente politique entre Sellal et Haddad, entendre entre le gouvernement et le FCE, à, tout le moins, une entorse aux protocoles. Sur le moment, les présents au forum ne pouvaient que penser à une altération de la relation, jadis au beau fixe, entre le chef de l'Exécutif et le patron des patrons. Il aura fallu attendre le lendemain matin pour entendre, enfin, le chef du FCE donner sa version de ce qui s'est passé. Selon Ali Haddad, c'est la jeune modératrice qui s'est emmêlé les pinceaux et a omis de demander à la salle de permettre au Premier ministre et aux membres du gouvernement de prendre congé avant de poursuivre les travaux. Il est cependant peu vraisemblable qu'il se soit agi d'une simple méprise. Car il est impensable que le ministère des Affaires étrangères ait lancé dans le bain une modératrice inexpérimentée et, donc, pris le risque d'un tel spectable... en présence des membres du corps diplomatique accrédité à Alger et des hommes d'affaires et des investisseurs du continent sur et pour lequel l'Algérie veut s'ouvrir. S'il ne s'est agi, comme le prétend Ali Haddad, que d'une petite "défaillance technique", comme on dit, le Premier ministre aurait pu prendre son mal en patience et faire en sorte de sauver la sérénité du conclave. Or, Abdelmalek Sellal a réagi de telle sorte que son malaise ne passe pas inaperçu. Par son attitude, il a peut-être voulu signifier le terme programmé mais surtout proche, voire inéluctable, de la lune de miel entre Haddad et le pouvoir. Comme s'est brisée avec fracas l'entente politique entre le tonitruant Amar Saâdani, désormais ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), et le même pouvoir. De quoi la façon dont Sellal s'est soustrait au Forum algéro-africain d'investissement est-elle synonyme ' Certainement de quelque chose qui pourrait compromettre les ambitions d'un Ali Haddad qui aura ajouté, ce samedi, au crime de lèse-autorité lui, qui, se proclamant diplomate économique, avait, par le passé, déjà offensé, dans le propos et par l'initiative, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.Un Lamamra qui aura grandement contribué à la réunion du forum et qui, au final, s'est vu sevré de parole. L'antécédent est trop grave. Tellement grave que la presse publique s'en est trouvée instruite de ne pas faire zapper le FCE dans ses couvertures du forum. Il est grave car, d'une part, il donne à voir un Haddad excessivement imbu de son rang, poussant jusqu'à concurrencer l'autorité gouvernementale. D'autre part, il ajoute au terne de l'image que l'Algérie se fait d'elle-même, plus particulièrement du climat des affaires, on ne peut délétère. Il y a quelques mois, le ministère de l'Industrie a assumé publiquement, à la grande incompréhension des Anglais, l'exclusion du plus grand investisseur privé national, le président de capital, en l'occurrence, d'un Forum algéro-britannique organisé à Alger et sponsorisé par Cevital. Aussi, si c'est pour de tels ratés, il n'était pas nécessaire d'engager la dépense...surtout en ces temps de crise, autrement dit, en période de taqachouf. S. A. I.


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