L'impair à l'histoire

Comment est-il possible que la dimension arabe de la Révolution algérienne tombe dans un trou de mémoire et une grave négligence des historiens dans leurs études, sur cette période très riche en enseignements sur la solidarité arabe ' De la mémoire, on n'a gardé que le cadre d'études qui expose la Révolution algérienne sous un angle qui donne une vue sur l'ennemi, en l'occurrence la France coloniale.Certes, il s'agit là du c?ur de l'histoire, mais d'autres dimensions ont toute leur importance dans cette longue lutte armée du peuple algérien pour recouvrer son indépendance, dont l'inspiration qu'il a donnée aux peuples pour se libérer du joug colonial et, avant ce rayonnement régional et international, le rassemblement de la nation arabe autour d'un même principe de la défense et le soutien à la Révolution algérienne.
C'est sur ce point précis que le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a insisté, le mardi 25 octobre dans son discours de clôture, à Oran, du Colloque international sur la dimension arabe de la Révolution algérienne. Il a appelé les historiens et chercheurs à approfondir les études et les recherches sur la dimension arabe de la Révolution algérienne. Une dimension qui n'a pas encore sa place dans le centre d'intérêt des chercheurs.
Pourquoi cet impair à l'histoire et quelles en sont les véritables causes ' M. Rebiga a insisté sur l'importance d'«activer cette démarche d'approfondissement des études en question et de la concrétiser davantage lors des prochains rendez-vous scientifiques dans lesquels les problématiques et autres aspects qui n'ont pas été abordés, dans les axes de ce colloque, seront traités, et d'approfondir les visions et perceptions futures de manière à servir l'intérêt arabe, à renforcer les liens fraternels et la solidarité arabe face aux défis actuels».
De toute évidence, on ne pourrait pas avancer sur ce terrain si on n'aborde pas les causes qui ont étouffé cette dimension arabe de la Révolution algérienne, qui a trouvé des soutiens et une solidarité agissante en Egypte, en Syrie, au Koweït, en Arabie Saoudite, en Irak, au Maroc, en Tunisie et en Libye. Une solidarité et une cohésion arabe qui a perduré après l'indépendance de l'Algérie, en témoigne l'action commune dans la défense de la Cause palestinienne et les deux guerres menées de front commun par les pays arabes contre l'entité sioniste (67 et 73). L'Association des Oulémas musulmans algériens, bien que non représentée officiellement au sein du FLN, constituait un sceau reconnu dans les Etats arabes et musulmans, qui a permis de cristalliser la cohésion et la solidarité arabe en faveur de la Révolution algérienne. Un aspect qui se présente comme l'une des clés des études sur la dimension arabe de la Révolution algérienne. Dans l'immédiat, on souhaite que le colloque tenu, à Oran, à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance nationale et du 68e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse guerre de libération, inspire aux dirigeants arabes, qui se rencontrent le 1er et 2 novembre à Alger, l'esprit de fraternité et de solidarité qui caractérisent les relations entre les pays arabes durant cette mémorable époque de la Révolution algérienne.