L'impact des "Youtubeuses Beauté" sur la consommation de cosmétiques en Algérie

Qu'elles soient sous forme de tutoriels, de tests ou de « hauls », les vidéos que mettent en ligne les YouTubeuses beauté algériennes ne manquent pas d'en charmer, voire même rendre addict (accro) plus d'une.Tout d'abord il est nécessaire de distinguer entre les deux notions de Blog et Vlog. En effet, un blog se renchérit par le fait qu'il soit écrit, tandis que pour le vlog, vous l'aurez sans doute remarqué : le V c'est pour vidéos. Ces dernières sont généralement mises en ligne sur youtube ou sur une autre plateforme de partage : Instagram/Snapchat. Dans cet article nous nous intéresseront plus précisément au phénomène des YouTubeuses beauté et leur influence sur la consommation des cosmétiques en Algérie.
Les connaisseuses sauront sans doute que les tutoriels, communément appelés « tutoriels » sont des vidéos où les YouTubeuses montrent « comment faire ». Que ce soit du maquillage, coiffure ou autre suivant un thème déterminé. Le 'haul' quant à lui, consiste à déballer des achats tout juste sortis des sacs après un shopping, elles se permettent de citer les marques, les magasins et parfois aussi les prix. Ces porteuses d'influence peuvent aussi tester des produits et donner leur avis, qu'ils soient favorables ou non. C'est là qu'interviennent souvent les marketeurs pour faire promouvoir leurs marques, ou ce que les followers (celles qui suivent les vidéos de ces filles) qualifient de corruption. Du moins on ne peut nier l'aspect rassurant pour la consommatrice de voir le produit être testé en direct et par une icône idolâtrée.
Sur ce sujet nous avons interrogé Nahla, une jeune femme très présente sur les réseaux sociaux et qui suit plusieurs de ces YouTubeuses beauté algériennes. Elle nous confie : « Un nombre non négligeable des vidéos que j'ai visionné, présentant un produit cosmétique ont finalement abouti sur un acte d'achat. D'un côté parce que j'ai vu une autre personne l'essayer à ma place, et d'un autre car cette personne incarnait à mes yeux le physique que toutes les filles rêveraient d'avoir. Néanmoins ce n'est pas toujours le bonheur. Il m'est arrivé aussi plusieurs fois d'acquérir un produit conseillé au préalable par une YouTubeuse que j'admirais mais j'ai été finalement très déçue. Je suis sûre qu'elle a été corrompue par la marque ». Concernant quelques noms des 'influenceuses' beauté algériennes qu'elle suivait fréquemment, Nahla nous citera : 'amira Ria, Yousra Caramella, Beauty's Iness ou encore la talentueuse Shirine alias, Mademoiselle S'. Ces filles sont suivies par des milliers voir des millions de personnes, les marketeurs y voient bien sûr une aubaine pour le placement de leurs produits. Néanmoins ils veillent à ce que la YouTubeuse incarne les principes de la marque et sa personnalité, pour un bon placement, mais aussi pour assurer l'efficacité du ciblage (c'est-à-dire le profil des consommatrices ciblées), en effet, car plusieurs followers avouent qu'elles suivent les filles qui reflètent le plus leur personnalité ou leur idéal souhaité, et que cette vloggeuse suivie finissait par devenir comme une s'ur pour elles. La marque doit donc faire attention à la YouTubeuse elle-même mais aussi au profil des personnes qui la suivent avant d'en faire son égérie.
Enfin, nous avons pu discuter avec Lina, la trentaine, qui avoue visionner les tutoriels beauté 'pour le plaisir' selon elle, sans aboutir vers un acte d'achat des produits présentés dans la vidéo.
Donc si toutefois les chaînes beauté sont devenues des canaux de communication très lucratifs pour les marques, afin d'atteindre plus facilement leur public ciblé. Ces vidéos ne restent néanmoins qu'un moyen de divertissement pour d'autres.
Meryem ABDELLI
(Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC) )