Algérie

L’impact des cimenteries sur l’environnement. Le cas de la cimenterie de Ain-Touta



Les problèmes de pollution sont devenus actuellement un sujet constant de préoccupation dans les pays industrialisés. Au cours de la dernière décennie, d’innombrables réunions d’experts, de nombreux colloques ou congrès scientifiques, une multitude d’articles de presse, ont contribué à vulgariser la notion de pollution et ont aussi conduit de nombreux pays à prendre conscience des nuisances qui sévissent parfois de longue date. La pollution de l’environnement apparaît lorsqu’une substance chimique donnée est présente dans l’environnement, mettant la vie ambiante en danger, cela implique que tout élément ou composant chimique est partiellement polluant, pour autant qu’il soit présent dans l’environnement en concentration élevée.

Les exploitations granulaires, anciennes ou récentes sont mises en cause. Elles émettent dans l’atmosphère une quantité importante de poussière, qui pollue entre autre l’environnement humain et biologique.

L’industrie algérienne des ciments est amenée à faire des progrès pour vaincre les défis qu’elle rencontre et suivre les développements scientifique, technologique et environnemental du siècle. Elle est sensée, afin de faire face à l’exigence du consommateur actuel et de s’opposer à la concurrence internationale, améliorer la qualité du produit tout en respectant l’environnement, elle doit également parvenir à baisser son prix de revient. Ceci ne peut se réaliser que par l’application d’une politique de gestion très stricte qui permet la maîtrise de la production et le respect de l’environnement. En effet, l’investissement continu dans ce domaine, la rénovation des chaînes de production, la maintenance des équipements, l’achat du matériel, la formation et la perfection continues du personnel, la création d’un département de laboratoire et de recherche scientifique ainsi qu’un département de l’environnement doivent présenter l’objectif principal de la cimenterie.

Les cimenteries et les carrières situées en zones périurbaines, contribuent de ce fait de façon relativement importante à la diffusion des poussières sur l’ensemble de la zone et dans l’atmosphère. En plus de leur action toxique sur la végétation et sur l’eau, elles contribuent aussi à une contamination importante des sols. Ceux ci vont donc à leur tour contaminer les plantes qui s’y développent.

La cimenterie de Ain-Touta est l'une des plus importantes cimenteries algériennes, elle à été certifiée aux normes de qualité ISO 9002 en 2000, et se prépare à être certifiée aux normes environnementales ISO 14000 d'ici peu. Elle n'est donc pas appelée uniquement à améliorer la qualité de ses ciments et à baisser leurs prix de revient, mais aussi à remédier aux problèmes de pollution causés par les rejets des poussières qu'elle dégage à tous les niveaux de la fabrication de ses ciments.

Afin d'étudier l'impact des poussières émises par la cimenterie de Ain-Touta sur les sols et la végétation qui l'avoisinent, nous avons essayé dans un premier temps de nous doter d'un maximum d'informations concernant la zone où elle se trouve. Pour évaluer ensuite les effets causés par ces poussières sur l'environnement, nous avons été amenés à effectuer des analyses des poussières et des sols au laboratoire. Les résultats obtenus ont montré et d'une manière catégorique que la cimenterie de Ain-Touta peut être une source de pollution ayant des effets néfastes sur la santé de la population et sur la végétation de toute la zone qui l'entoure.

En effet, il semble que des maladies respiratoires apparaissent de plus en plus chez les habitants des villages voisins. Concernant les sols, les résultats font état d'une augmentation considérable de calcaire, de silice et d'alumine. Quant à la végétation nous avons constaté un flétrissement apparent.

Il est donc indispensable d'entreprendre des études approfondies pour évaluer les risques réels imputés aux rejets de la cimenterie afin d’améliorer la fiabilité des dépoussiéreurs de la cimenterie, car ce sont des éléments indispensables pour diminuer considérablement les rejets de poussières et avoir un environnement plus saint.

Riçal Khelifaa, Nabil Rahimb, Muzahim Al-Mukhtarc

a Maître assistant, Laboratoire de Mécanique des Sols et Structures, Université Mentouri de Constantine, Algérie
courriel : khelifarical@yahoo.fr
b Chef de Département Qualité, Cimenterie Ain-Touta, Batna, Algérie
c Professeur, Centre de Recherche sur la matière Divisée (CRMD/CNRS), Université d’Orléans, France


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