Algérie

L’immunothérapie homologuée


Il s’agit d’une technique révolutionnaire qui se base sur le renforcement des capacités du corps à se défendre contre les cellules cancéreuses.Le cancer reste une maladie ambiguë, car, même si la science moderne arrive à guérir 50% des patients, il n’en demeure pas moins que les mécanismes qui déclenchent la pathologie demeurent inconnus. C’est surtout par tâtonnement que les premiers oncologues ont testé la radiothérapie découverte par les Curie et ensuite la chimiothérapie dont les premiers essais ont été réalisés par des doses infimes de gaz Moutarde, cette arme chimique utilisée durant le premier conflit armé mondial en 1914. Les progrès réalisés depuis ont permis de sauver de plus en plus de patients, grâce à la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Le cancer est pris en charge par des équipes multidisciplinaires. Dès les prémices de l’oncologie moderne, les spécialistes ont de tout temps tenté de booster les défenses immunitaires des patients en vain, jusqu’à une date récente. Cette technique, aujourd’hui maîtrisée, permet des miracles, notamment pour traiter les métastases. Le professeur japonais Kenichiro Hasumi, un chirurgien, oncologue et immunologue de renommée mondiale, a réussi le pari de transformer les globules blancs des cancéreux en véritables missiles à tête chercheuse, programmés en laboratoire pour lutter contre les cellules cancéreuses.
Installé à Washington, aux États-Unis, ce chercheur vient de concrétiser et de réussir à programmer des globules blancs. Pour cela, il prélève des globules blancs d’un patient et il en fait une culture en laboratoire pour en multiplier le nombre avant de les modifier pour en faire des tueurs de tumeurs et de les réinjecter dans le sang du malade. Cette technique prometteuse est surtout bénéfique lorsqu’il s’agit de traiter les métastases chez des patients dont le cancer est avancé.
Bien entendu, cette méthode thérapeutique est un adjuvant aux moyens actuellement utilisés (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie). Lors de la conférence qu’il a animée hier à l’hôtel Sofitel d’Alger à l’occasion du colloque médicochirurgical algéro-français, le professeur japonais a expliqué que sur les 40 cas traités par cette méthode, il a eu des résultats plus qu’espérés, puisque plus de 38 malades sont encore vivants, un an après le traitement et sans aucune manifestation de récidive. La fondation, qui porte son nom et qui est installée à Washington et à Tokyo, aura bientôt une représentation à Alger.
Invité en Algérie, ce professeur a promis de doter l’Algérie de tous les moyens pour réaliser un laboratoire destiné à programmer les leucocytes des malades nécessitant le recours à cette technique pour renforcer leur immunité contre le cancer (bien entendu en plus des soins standards connus). Cette méthode a séduit les praticiens algériens qui lui trouvent des intérêts thérapeutiques non négligeables.
Le professeur Graba, chef de service de chirurgie au centre Pierre-et-Marie-Curie d’Alger, estime que cette technique à la pointe de la médecine sauvera beaucoup de malades. Il affirme que quelque 30 000 nouveau cancéreux sont recensés en Algérie chaque année. Des malades présents, lors de ce colloque, n’ont pas raté l’occasion de relever ce qu’ils qualifient de véritable paradoxe en Algérie où des cancérologues débattent de l’immunothérapie alors que les cancéreux sont confrontés à moult problèmes, comme l’administration de la chimiothérapie par voie veineuse avec tous les risques que cela comporte.
Ces mêmes malades rappellent que la chimiothérapie doit être administrée par l’intermédiaire d’une “chambre” spécialement réalisée sur une veine dans le thorax et qui servira toute la vie. Certes, dans certains centres anticancéreux dotés de services de chirurgie, des chambres de chimiothérapie sont réalisées au profit de certains patients. Dans l’écrasante majorité des cas, les malades subissent les cures par voie veineuse.
La pénurie des drogues de chimiothérapie actuellement vécue dans les services prenant en charge des cancéreux est due, selon des médecins, à des programmes prévisionnels ne reflétant pas la réalité du nombre de malades à traiter chaque année. Selon ces médecins, les responsables de la pharmacie en Algérie ne prennent en compte que les chiffres des centres anticancéreux. Or, selon eux, le cancer est pris en charge dans tous les centres hospitaliers universitaires. Ils espèrent enfin que, dorénavant, cette réalité n’échappera plus aux décideurs pour éviter d’autres pénuries préjudiciables aux malades.
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