Algérie

L'IMMIGRATION ET L'IDENTITE NATIONALE SERONT BIEN AU MENU DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS Un ministère à part entière dès la semaine prochaine




Ce n'était pas un effet d'annonce, encore moins un propos à usageélectoraliste. Le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale serabien au coeur de la configuration gouvernementale de l'ère Sarkozy. Un«Monsieur» immigration fera partie du cabinet «resserré» qui, dans lesprochains jours, posera aux photographes sur le perron de l'Elysée. Selon des sources concordantes, lagestion des migrants sera portée par un département ministériel à part entièreet non pas un simple secrétariat d'Etat ou ministère délégué. Le successeur deChirac a voulu très vite dans la concrétisation d'une des propositions les pluscontroversées de sa campagne.Avant même que les urnes ne le préfèrent à Ségolène Royal, il avaitengagé la réflexion sur la faisabilité du projet et sa mise en oeuvre. Desproches y travaillent depuis plusieurs semaines si l'on en croit un journalparisien généralement bien informé sur les intentions du candidat UMP.Aucun nom n'a été avancé pour diriger ce ministère, le premier du genredans l'histoire institutionnelle de France. Depuis quarante-huit heures, lesspéculations de presse ont avancé un nom pour quasiment l'ensemble des postesgouvernementaux, y compris le premier d'entre-eux, Matignon. Seul le ministèrede l'Immigration et de l'Identité nationale n'a pas été doté par le jeud'hypothèses.  Seule «beurette» à faire partiede l'état-major de campagne du chef de l'UMP, la Franco-Marocaine Rachida Data,n'a jamais été donnée comme titulaire potentielle du poste. Du reste, ellerefuse de se confiner dans un rôle en fonction de ses origines. «Je ne suis pasl'Arabe qui s'occupe des Arabes».  Codifiée par le législateurdepuis 1945, l'immigration sous toutes ses facettes - entrée, séjour, travail,asile et naturalisation - a toujours été gérée par trois départementsministériels. Le ministère des Affairesétrangères s'en occupe à travers la délivrance des visas longue durée ditd'installation. L'Intérieur prend le relais pour la délivrance des titres deséjour. Le ministère du Travail et de la Protection sociale gère leregroupement familial, les permis de travail et la naturalisation. L'administrationde la Justice n'est pas en reste, les tribunaux d'instance gérant une partieimportante des naturalisations. Au-delà de l'administrationcentrale, une multitude d'institutions et d'organismes s'occupent de la gestiondes questions migratoires. Leur nombre et leurs prérogatives n'ont cesséd'évoluer au gré des changements de la loi et des énoncés des politiquesgouvernementales en matière d'immigration. Derniers grands changements en date,l'Office des migrations internationales (devenue ANAEM) et l'Office français deprotection des réfugiés et apatrides ont été profondément réformés. Prononcéelors d'un meeting en province, l'idée de Sarkozy sur un ministère del'Immigration et de l'Identité nationale a suscité une des polémiques les plusvives de la présidentielle 2007. Opposition de gauche, centristes proches deFrançois Bayrou, association de défense des droits de l'homme et intellectuelsavaient dénoncé une politique de charme en direction de l'extrême droite.  La proposition a troublé plus parl'intitulé sémantique - identité nationale - que par l'opportunité d'undépartement ministériel spécialement dédié aux questions migratoires. D'aucunsparmi les contestataires de l'idée sont allés jusqu'à établir un parallèleentre la thématique d'identité nationale et les intitulés de certainesinstitutions dans la France pétainiste.  Depuis le débat des années 1990et la multiplication des lois sectorielles, un constat consensuel a surgi audétour des débats et des polémiques politiciennes autour de l'immigration. Adroite comme à gauche, plusieurs hommes politiques, inspirés par desfonctionnaires, ont critiqué l'émiettement des administrations chargées de lagestion des étrangers. Aussi, ont-ils suggéré leur regroupement au sein d'uneseule entité. Nicolas Sarkozy s'en est emparé, en y ajoutant la formuled'identité nationale. D'où une préoccupation fondée et somme toute légitime.


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