Ils étaient jeunes! À peine 12/14 ans. Frêles, le teint basané, chétifs pour nombre d'entre eux...à se faufiler parmi les étals de marchés de la ville à quémander une quelconque tâche à faire auprès des maraîchers et dont le pécule amassé, aussi menu soit-il, leur permettait de ne pas rentrer «bredouilles» à la maison. Ces «yaouleds», les appelaient-on, s'adonnaient aussi, et souvent, à égréner la triste rengaine «porté m'dam, porté m'siou» à l'adresse des chalandes et chalands des marchés de tristes noms «Clauzel, Messonnier...» où les «pieds- noirs» effectuaient leurs achats le matin, en leur faisant porter leurs couffins comme s'ils chargeaient une bête de somme.C'est une époque, heureusement révolue. Plus de cireurs (Ciré m'siou! Ciré m'siou!) à la criée, ni d'enfants portefaix chez-nous en Algérie. En effet, dès le lendemain de l'indépendance, souvenez-vous, les autorités algériennes avaient interdit ces pratiques avilissantes, mettant «à genoux» un enfant pour se faire cirer les chaussures. Une pratique usitée par les colons français de par leur attitude et leur désintéressement quant à la scolarité des «p'tits Arabes» ou à un emploi dignement rémunéré de leurs parents.
Aujourd'hui, l'Algérie peut s'enorgueillir, quelque 10 millions d'enfants sont sur les bancs de l'école et non à quêter une quelconque aumône malvenue et indécente de surcroît de la part d'un citoyen algérien adulte.
L'on compte aujourd'hui près de 26 000 établissements scolaires dont 18 459 écoles primaires, 5 253 collèges, 2 147 lycées. Une fois leur parcours scolaire ou leur cursus terminé, cette foule de jeunes ne va pas s'adonner aux pratiques avilissantes imposées jadis par l'occupant. Que non! Il va sans dire que plus d'un siècle de colonisation a engendré le sous-emploi de la part des occupants qui ne dispensaient guère ni savoir ni formation pour les «indigènes» que nous étions. Ainsi, au lendemain de la guerre d'Indépendance, le pays se retrouvait avec plusieurs centaines, voire des milliers d'enfants et d'adolescents sans instruction ni métier ni aucune autre forme d'aide ou d'assistance. Aujourd'hui, nos enfants sont à la tête de multiples entreprises après des études universitaires souvent brillantes, dans le pays et ont remporté des citations mondiales dans divers domaines comme la médecine, l'e-management ou les énergies renouvelables (EnR) et fossiles pour ne citer que ces secteurs sensibles. Leurs performances sont largement véhiculées par le monde médiatique et leur valeur technique et intellectuelle est appréciée à sa juste valeur.
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Posté Le : 28/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim AMARNI
Source : www.lexpressiondz.com