Algérie

L’imbroglio malien et les relations algéro-maliennes (1re partie)



Publié le 22.04.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

Par Mostefa Zeghlache, ancien diplomate
zeghodmus@yahoo.fr

«L’existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile. »
Paul Valéry, écrivain, philosophe et poète français (1871-1945)

Le Mali est un pays vaste de plus de 1 240 000 km2, enclavé, à 65%, désertique ou semi-désertique et dont la population, qui dépasse 21 millions d’habitants, est majoritairement rurale (80%) avec un faible indice de développement humain à 0,428, classé 186e (2021). C’est une population jeune à plus de 65% avec tout ce que cela implique comme contraintes de santé, d’éducation, d’emploi… A la fragilité économique du pays s’ajoutent des taux de natalité et de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde. Le Mali possède un taux de fécondité de plus de six enfants (+6,3) par femme en 2018. Aux difficultés socio-économiques s’ajoutent le terrorisme et la rébellion touarègue.

La précarité économique et sociale pousse de nombreux jeunes Maliens à verser dans le trafic en tous genres (armes, stupéfiants, traite des personnes pour l’émigration vers le Maghreb, notamment l’Algérie). La misère conjuguée à la propagande extrémiste favorise l’adhésion de certains jeunes aux groupes terroristes qui activent dans le pays, notamment le Nord, frontalier avec le Sud algérien sur plus de 1 300 km. A ces problèmes s’ajoute un autre tout aussi dangereux, le tribalisme. Le Mali abrite de nombreux groupes ethniques qui se livrent parfois à des conflits sanglants qui mettent à rude épreuve l’unité nationale et la stabilité du pays.

Les populations du nord du mali qui se concentrent principalement dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudeni, qui représentent les deux tiers de la superficie du pays pour 10 % de sa population, vivent dans un espace désertique synonyme de misère et d’isolement. La présence de l’État dans cette contrée fort éloignée du pouvoir central à Bamako, située au sud du pays, est souvent rudimentaire tant au plan administratif, qu’économique et social. Dans cette région, ce sont les chefferies traditionnelles et religieuses qui pallient la quasi-absence de l’État. Les carences de la gouvernance ont favorisé, outre l’expansion du terrorisme, l’insurrection ethnique.
Ignorant les antagonismes ethniques et culturels qui minent la société malienne et fait des Touaregs souvent des «parias», le pouvoir central a toujours donné l’impression de n’être pas concerné par des accords censés régler la question azawade et signés au nom de l’État malien. Dans ce cadre, Bruno Jobert, ancien diplomate français et «Monsieur Afrique» du président Sarkozy de 2007 à 2009, dans un entretien au Monde électronique en 2017, parle de «discrimination et de misère qui sont le lot quotidien dans la vie des Maliens du Nord». Depuis longtemps, le terme Azawad qui, selon le site Wikipédia, est un mot d'origine touarègue signifiant «le territoire de transhumance» ou «la terre de transhumance», est «proscrit» dans le discours officiel et dans les régions hors de celle du Nord. Les autorités considèrent le «simple emploi de cette dénomination comme séditieux».

1- La question azawade : un retour à la case départ ?

Si la méfiance a de tout temps marqué les relations entre le pouvoir central et le mouvement des Touaregs dans le nord du pays, c’est la chute du régime de Kadhafi en Libye en 2011 qui a accéléré cette méfiance et ranimé les germes du conflit armé et ce, au même moment où les groupes terroristes prenaient de l’ampleur dans le pays en particulier dans le Nord. En effet, la guerre civile en Libye a libéré des Touaregs qui servaient dans ce pays et inondé le Sahel, dont le Mali, d’armes prises de l’arsenal libyen. C’est à cette période, en 2011-2012, que les groupes terroristes ont pris de l’envergure et que la résistance touarègue, dirigée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), a lancé la 4e vague de lutte armée depuis l’indépendance du Mali.

A partir de janvier 2012, le MNLA avait repris l'insurrection, mis en déroute l’armée malienne et pris le contrôle des régions de Kidal, Gao (mars) et Tombouctou (avril).

Ouvertement indépendantiste en 2012, le MNLA a opté en 2013 pour une large autonomie. En effet, l’indépendance de l’Azawad proclamée le 4 avril 2012 n’a été reconnue par aucun État dans le monde et critiquée par l’Algérie, attachée à l’unité nationale du Mali. La proclamation éphémère de l’indépendance avait inquiété la communauté internationale, notamment les pays de la région.

Se voulant rassurant, le mouvement publie le 13 février 2013 un communiqué dans lequel il affirme ne pas remettre en cause les frontières internationales du Mali tout en rappelant clairement l’existence de l’Azawad en tant qu’entité distincte des différentes et nombreuses ethnies qui peuplent le Mali. Les hostilités s’achèvent par des pourparlers qui aboutissent, le 18 juin 2013, à l’accord de Ouagadougou par lequel les 2 parties s’étaient engagées à relancer le dialogue. Mais la paix demeurait bien lointaine et la tension persistante.

La dispersion des groupes armés se réclamant de la mouvance touarègue constituait un handicap tant pour la représentativité du mouvement dans son ensemble que pour l’action politique et militaire. Pour y remédier, les factions se sont regroupées, le 28 octobre 2014, dans une formation commune, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Celle-ci regroupe une dizaine de mouvements dont les principaux sont le MNLA, le Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA).

En 2014 a été constituée «la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger», appelée souvent la Plateforme des mouvements d'autodéfense qui est une alliance de groupes armés maliens pro-gouvernementaux.

Le 6 mai 2021, un rapprochement s’est effectué entre la CMA et la Plateforme qui aboutit à la formation d’une coalition appelée le Cadre stratégique permanent (CSP).

Une médiation pour la paix a été engagée en juillet 2014 par l’Algérie et ce, à la demande des autorités maliennes. Après 5 rounds de négociations, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger est paraphé le 1er mars 2015 à Alger et signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement malien et les groupes progouvernementaux sous le parrainage de plusieurs États dont l’Algérie qui préside le Comité de suivi de l’accord, et d’organisations internationales et régionales (ONU, Union africaine, Cedeao, Union européenne et OCI) et les représentants des 5 membres permanents au Conseil de sécurité dont la France, ancienne puissance coloniale. Mais les représentants de la CMA, au motif que le texte proposé ne prévoyait pour le Nord du Mali ni autonomie ni fédéralisme, ne le signent que le 20 juin 2015 suite aux pressions internationales. Dès lors, l’espoir d’une réconciliation entre le pouvoir et la rébellion touarègue semblait enfin possible.

L’accord destiné à mettre fin au conflit armé qui avait repris en 2012 prévoyait entre autres mesures la décentralisation de la gestion des affaires internes à la région et l’intégration d’éléments armés dans l’armée nationale. Soit les composantes politiques indispensables à une sortie de crise.

Mais le processus de mise en œuvre traîne jusqu’à ce que l’accord soit remis en cause par l’offensive lancée à partir d’août 2023 par les Forces armées maliennes (FAMa) contre les maquisards touaregs.

Entre sa signature en 2015 et sa remise en cause en 2023, l’accord faisait l’objet d’échanges incessants d’accusations réciproques de violation ou de refus d’application entre le pouvoir et l’opposition armée. Exaspérée, la communauté internationale, par le biais du Conseil de sécurité, avait décidé des sanctions contre quiconque, au Mali, entraverait l’application de l’accord.

L’arrivée ou le retour au pouvoir des militaires en 2020 laissait filtrer une lueur d’espoir de réconciliation et de paix. Le 3 décembre 2020, le Premier ministre malien Moctar Ouane déclarait sur la chaîne de télévision France 24 la volonté du nouveau pouvoir «d'engager le dialogue avec tous les enfants du Mali, sans exclusivité» pour «être en phase avec la volonté des Maliens».

Par ailleurs, la réunion du Comité de suivi de l’accord, en février 2021, dans la ville symbole de Kidal, qui était encore sous contrôle touareg, donnait l’impression que la mise en œuvre de l’accord était réalisable. Pour preuve, à cette occasion, le ministre de la Réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, avait réitéré l’engagement de Bamako envers l’accord notamment dans son aspect militaire basé sur le principe du désarmement-démobilisation-réinsertion des forces rebelles dans l’armée régulière. Mais ce discours n’agréait pas le leadership militaire et sera un des motifs fondamentaux du revirement du pouvoir à partir du 2e coup d’État en mai 2022.

L’on constate aujourd’hui que les nouveaux dirigeants militaires de la transition avaient leur idée particulière sur le sort qu’ils entendaient réserver à la question touarègue et, par là, à l’accord de 2015 et ce, dès les premiers jours de leur accession au pouvoir. Ce n’était plus qu’une question de rapport de force qui, dès qu’il leur est apparu favorable, ils n’ont pas hésité à rejeter ledit accord.

Malgré les critiques du putsch et les réticences de la communauté internationale, notamment la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui avait exigé la remise du pouvoir aux civils à la date prévue initialement par les putschistes en février 2021 et qui a imposé de sévères sanctions au Mali, le pouvoir a préféré s’engager dans un processus politique qui lui est propre.

À cet effet, il a organisé les Assises nationales de la refondation (11 au 30-12-2021) qui aboutissent à l’«adoption» d’un programme comportant en particulier une «recommandation» de prorogation de la période de transition de 6 mois à… 5 ans afin de «pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes».

Une «recommandation» qui ouvre la voie à un régime désormais libre de toute contrainte tant vis-à-vis du peuple que de la communauté internationale, tous deux appelés à entériner le fait accompli. Parmi les autres sujets importants abordés par les Assises, celui relatif à l’accord d’Alger.

À ce sujet, les Assises recommandaient de «le réviser et d’accélérer sa mise en œuvre». Aucune précision sur les actions à entreprendre à cet effet, mais il est clair que l’accord de 2015 n’était plus du goût des maîtres du pays qui n’attendaient que le moment propice pour le faire savoir et agir en conséquence.

Quant au dossier «sécurité et défense», les Assises préconisaient de «développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté nationale, de dissoudre toutes les milices et les intégrer dans l’armée malienne et de militariser la police».

Ces Assises ont été boycottées par de nombreuses organisations politiques maliennes et personnalités nationales dont l’imam Dicko. Néanmoins, le régime estime sans doute, qu’à travers ces assises, il aurait acquis la légitimité populaire utile pour passer à une autre étape.

L’attitude des autorités de transition du Mali est la conséquence de la conjugaison de facteurs internes créés par le coup d’État et de nouveaux rapports politiques et sécuritaires régionaux induits par l’ingérence de pays étrangers non africains dans la région du Sahel et d’une organisation paramilitaire. Cette ingérence étrangère est encouragée par la succession de coups d’État militaires intervenus dans certains pays sahéliens dont les auteurs sont à la recherche d’une improbable légitimité que l’accession et le maintien au pouvoir par des voies inconstitutionnelles n’assurent pas.

La célérité du pouvoir malien à se passer d’une importante assistance internationale plurisectorielle et notamment militaire au même moment où le processus de règlement politique de la question azawade était au point mort et que les attaques des groupes terroristes, notamment le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), redoublaient d’intensité, a de quoi surprendre quiconque omet de se pencher sur les motivations inavouées de la radicalisation des autorités maliennes.

C’est avec la France, ancienne puissance tutélaire, que les relations ont connu la plus importante détérioration. En l’espace de 3 ans, la présence notamment militaire de la France, entamée à la demande des autorités maliennes intérimaires, avec l’opération Serval en janvier 2013 et prolongée pour tout le Sahel en août 2014 par l’opération Barkhane (en sus de l’opération Union européenne forte de Takuba, 800 à 900 soldats d'élite), s’est achevée par un ultimatum des autorités maliennes pour un retrait total. Après le retrait de la force Barkhane le 17 février 2022, Bamako a mis fin à la coopération militaire (accords de défense) avec la France. Ce qui s’est traduit par un retrait du Mali du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, le Tchad, sous l’égide de la France) en juin 2023.

Poursuivant dans ce contexte de rupture et reprochant à la Cedeao de «s’être éloignée des idéaux de ses fondateurs», le Mali avec le Burkina Faso et le Niger ont décidé de se retirer «sans délai» de cette organisation.

D’autre part, après la condamnation internationale du coup d’État au Niger de juillet 2023 et la menace d’intervention militaire de la Cedeao dans ce pays, les dirigeants militaires du mali, du Niger et du Burkina Faso ont décidé, en septembre 2023, de mutualiser leurs forces militaires en créant l’Alliance des États du Sahel (AES — charte Liptako-Gourma). Récemment, il est même question de création d’une confédération entre ces États et une monnaie commune pour remplacer le franc CFA.

La force onusienne Minusma (15 000 hommes, Casques bleus et civils) n’a pas été épargnée par ce tsunami politique et a dû quitter le Mali avant le 1er janvier 2024. Suite à l’ultimatum de Bamako, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 30 juin 2023 une résolution sur la fin de la mission de maintien de la paix au Mali. Le retrait des unités devait être achevé au plus tard le 31 décembre 2023. Un vide sécuritaire, provoqué par Bamako, s’est créé au nord du pays que le régime malien était décidé à combler par la force étrangère.

S’était alors posé le problème du transfert des bases de la Minusma. Dans son exposé au Conseil de sécurité en août 2023 sur la Minusma, le représentant spécial du SG de l’ONU pour le Mali a déclaré que, légalement, ce transfert se fera au profit de l’État malien sans omettre d’ajouter que «la Coordination des mouvements de l’Azawad a invoqué les arrangements sécuritaires de 2014 pour objecter sur le déploiement des forces armées maliennes dans les zones qu’elle contrôle».

En effet, la CMA a publié un communiqué au ton menaçant : «Nous n’accepterons pas un nouveau déploiement des forces armées maliennes dans les zones sous notre contrôle, en dehors du cadre de l’Accord d’Alger.» La Coordination responsabilise la Minusma de toute session de camps dans les zones de l’Azawad au gouvernement qui, lui, «ne peut «réclamer ce qui ne lui appartient pas». La conséquence en fut l’intensification du conflit dans le nord du pays présentée, pour l’instant, comme seule option de «dialogue» avec les rebelles. Cette dangereuse option est justifiée par le Premier ministre Maïga qui a déclaré que «lorsque des zones sont abandonnées (par la France, sans doute), qu'est-ce qu'il nous reste ? Chercher des alternatives». La plus perceptible de ces alternatives s’appelle Wagner, malgré les démentis officiels.

La vaste offensive du mois de novembre 2023 menée par les FAMa soutenues par les mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner présente au Mali depuis le mois de décembre 2021 a abouti notamment à la reprise de Kidal le 11 novembre. La réoccupation de Kidal, ville symbole aux mains des mouvements touaregs depuis 2012, est présentée par le pouvoir comme une grande victoire. Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de transition, a déclaré à ce sujet que Kidal était un «nid de terroristes mis définitivement hors d’état de nuire» et ajouté qu’«il fallait changer de stratégie et particulièrement de partenaires. C'est dans ce sens-là qu'ils [les militaires du gouvernement malien] ont pris contact avec la Russie. Nous remercions aussi la Chine, sans oublier la Turquie, l'Iran et d'autres pays qui nous ont épaulés». Et de conclure : «Ce qui nous inquiète surtout, c'est comment panser les blessures physiques et psychologiques de la population de Kidal, cette population qui a été meurtrie, qui a été prise en otage.» Et pourtant, l’offensive a été marquée, selon des sources de presse fiables, par de nombreuses exactions commises par les forces maliennes et leurs alliés russes contre les civils, mais que les autorités maliennes nient catégoriquement.

D’autres villes importantes du nord du pays sont reprises par les FAMa appuyées par Wagner et fortes des armes reçues de Turquie et de Russie.

Huit jours après la reprise de Kidal, le pouvoir nomme, le 22 novembre 2023, un colonel, El Hadj Ag Gamou, une «figure touarègue de l’armée malienne bien connue du public», gouverneur de la région de Kidal.

La remise en cause de l’accord de 2015 par Bamako est suivie d’une nouvelle démarche que le colonel Assimi Goïta, dans son discours à la nation du Nouvel An, le 31 décembre 2023, lorsqu’il a évoqué l’«appropriation nationale du processus de paix» qui donnerait «toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation». Il a justifié cette décision par la nécessité «d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires» et précisé qu’un« comité de pilotage de ce dialogue inter-malien sera mis en place d’ici un mois et devra rendre ses conclusions avant fin février 2024». Avant de conclure qu’il «s’agit avant tout de réconcilier notre pays et assurer la cohésion nationale».

Pour le régime de Bamako, «il n'y aura désormais plus de négociations en dehors de Bamako. Nous n'irons plus (...) dans un pays étranger pour parler de nos problèmes», ainsi que l’avait déclaré, le 28 janvier 2024, le chef du gouvernement de transition, Choguel Kokalla Maïga.

Par ailleurs, la structure chargée de la mise en application du dialogue est un comité de «pilotage» composé de 140 membres désignés, dont un président, l'ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, originaire de Gao, un vice-président, un rapporteur général et son adjoint». Il est formé de magistrats, de représentants de partis politiques et de la société civile et de membres des forces armées. La Coordination des mouvements de l’Azawad et l’opposition politique n’y participent pas. Ce qui érode la représentativité du comité qui n’inclut donc pas l’ensemble des segments de la population malienne.
C’est de l’avis d’un grand nombre d’acteurs politiques et intellectuels maliens, à l’image de l'ancien Premier ministre Moussa Mara, qui déclare : «Le processus de paix doit être inclusif. Et quand on parle de paix, on doit parler avec ceux avec qui on fait la guerre. On doit trouver sous une forme ou une autre une place pour que la CMA puisse aussi être prise en compte…»

En réalité, le dialogue en question, version junte militaire, s’identifie à un monologue avec l’exclusion des représentants des Touaregs, mais également de la société civile indépendante du pouvoir (associations à caractère politique) et les partis politiques, suspendus depuis le 10 avril 2024.

Quant à l’accord de 2015, le Premier ministre estime qu’«au bout d’une patience qui a duré 9 ans», il est devenu caduc et donc inapplicable considérant que son gouvernement a pris «une décision responsable, mûrement réfléchie et hautement patriotique». Cette décision est, selon lui, une «suite logique du manque de résultats de la médiation internationale conduite par l’Algérie». L’orateur ne s’est pas privé de conclure que notre pays «est sorti de son rôle de médiateur… et nous allons continuer à le rappeler aussi longtemps que c’est nécessaire».

D’où le recours à une offensive médiatique hostile à l’Algérie présentée comme la principale, voire l’unique source des défis politiques et sécuritaires passés et actuels du Mali.
M. Z. 
(À suivre)



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