Algérie

L'îlot ou la beauté à l'état sauvage



Atouts - Tigzirt n'est pas seulement le port. C'est aussi l'îlot d'où elle détient d'ailleurs le nom. Difficile de se rendre de ce côté de la Méditerranée sans être tenté par une visite, même éclair, de cette terre isolée certes, mais paradisiaque. Pour y parvenir, au visiteur de choisir entre la barque et la nage.
Dès l'entrée principale du port, une voix s'élève invitant les visiteurs à se rendre de l'autre côté. Il s'agit de l'îlot. Un coin peut-être perdu dans cette immense Méditerranée, mais paradisiaque et peuplé d'oliviers sauvages, de lentisques et de goélands. «C'est un lundi. Vous avez de la chance de ne pas beaucoup attendre.
Durant le week-end, en revanche, l'attente peut durer jusqu'à une heure», dira un des agents de sécurité qui semblait apporter son aide à ces jeunes reconvertis en passeurs occasionnels «le temps de la saison estivale».
Le nôtre s'appelle Slimane. «Ne vous inquiétez pas. On ne va pas à Marseille. La traversée ne durera qu'une dizaine de minutes. Et j'ai toujours avec moi un jerrican de gasoil au cas où...», dira-t-il comme pour rassurer. Nous nous engouffrons dans sa barque. Il est exactement 11h 40. L'envie de redécouvrir l'îlot dissipe le mal de mer tant redouté. On est six à prendre place à bord d'une barque propulsée par un modeste moteur. Habitué qu'il est, Slimane fait le voyage debout. Contrairement à lui, nous cherchions le moindre endroit où nous accrocher. Pour 150 DA la place, le visiteur découvrira, en l'espace d'une journée, toute la splendeur de la première merveille d'Iomnium, l'antique ville romaine. Une dizaine d'embarcations appartenant aux pêcheurs assurent quotidiennement la liaison avec l'île paradisiaque.
«Faites attention. Ne me prenez surtout pas pour exemple. A chacun son métier, faire traverser des visiteurs en ne me tenant qu'à ce bras est le mien», fera remarquer encore une fois Slimane. Son avertissement fuse au moment où la barque entame un contre-courant qui a failli la renverser, n'était l'expérience de ce passeur, un vrai connaisseur. Ce jour-là, la mer était un peu agitée. Par peur de commettre l'irréparable, Slimane est contraint de ralentir. «La mer, il ne faut jamais la contrarier mais plutôt apprendre à contourner ses dangers», souligne-t-il. Finalement ce n'était qu'une question de minutes. Nous arrivons à destination. Le spectacle est magnifique. Une mère, accompagnée de ses enfants, a d'ailleurs du mal à s'en éloigner. Elle est là depuis près de deux heures, nous dit Slimane.
«Elle m'a même rappelé sur mon portable pour que je lui ramène de l'eau fraîche à mon retour», notera-t-il. Aux abords de la mer, soit au pied de l'îlot, il convient de souligner qu'il n'y a de place que pour les amoureux. Et ils sont nombreux à s'y rendre. Les étrangers aussi.


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