Algérie

L'idée d'un quatrième mandat se précise



L'idée d'un quatrième mandat se précise
Dans les milieux partisans, le 31 janvier est donné comme la date retenue pour l'annonce de la candidature du président Bouteflika. Au-delà de cette information, ni officielle ni confirmée au demeurant, le 4e mandat s'impose comme une fatalité à ceux qui croyaient que la maladie y constituerait un solide écueil. À savoir, néanmoins, si le Président sera en mesure de se soumettre aux épreuves de la candidature.Sauf coup cruel du destin, le président Bouteflika compte bel et bien garder encore, entre ses mains, les rênes du pouvoir, selon des sources partisanes. D'ailleurs, ce qui paraissait relever de l'improbable, il y a quelques mois, en raison de la santé chancelante du chef de l'Etat, devient aujourd'hui presque une réalité incontournable. Avec un FLN tourmenté, un RND fraîchement remis d'une sérieuse crise organique, un Taj peu convaincant, un MPA encore immature et, surtout, sans alliance présidentielle, dissoute en toute discrétion, les artisans du quatrième mandat ont réussi à l'insinuer, peu à peu, dans les esprits comme un destin auquel l'Algérie ne peut échapper. Même la maladie, que les opposants à cette option présentaient comme un cas d'empêchement à son aboutissement, ne constitue guère, au vu des développements de la situation, le solide écueil contre lequel se seraient fracassées les ambitions de Bouteflika et son entourage. Au jour d'aujourd'hui, ce n'est pas tant le quatrième mandat, mais plutôt la manière de le réaliser, qui turlupine les observateurs de la scène politique nationale. L'homme, qui haranguait les foules en 1999, qui défiait Benflis et son camp en 2004 et qui a abattu, sans état d'âme, l'obstacle constitutionnel de limitation de mandats en 2009, n'est plus que l'ombre de lui-même. Réussira-t-il à transcender, sans dommages, les épreuves de la candidature ' Dès lors, il est opportun de s'enquérir de la date et de la manière dont le chef de l'Etat confirmera officiellement son intention de succéder à lui-même ' La date butoir pour le dépôt des candidatures à la présidentielle du 17 avril 2014 est, certes, fixée au 4 mars, mais il n'est point possible de retarder, au-delà d'un délai raisonnable, la déclaration de candidature pour un quatrième mandat. Le 31 janvier circule dans les milieux partisans comme la date retenue pour cet événement. Nul n'est en mesure, toutefois, de se montrer formel sur cette information, ni de s'aventurer à spéculer sur les modalités pratiques de cette annonce, si elle venait à se confirmer. Par habitude, l'on est tenté de dire qu'il est plus simple de se plier à la tradition perpétuée depuis 1999. Cette dernière suggère l'organisation, dans un hôtel huppé de la capitale, d'une grande démonstration publique à laquelle assisteront et applaudiront des invités hétéroclites. Le Président-candidat sera plébiscité, avant l'heure, par une assistance acquise, devant laquelle il fera un long discours construit autour du triptyque bilan - projets futurs - commentaires sur l'actualité nationale et internationale. C'est évidemment là le scénario idéal au regard des partisans du 4e mandat, pour donner tort à ceux qui misaient sur l'inéligibilité du président Bouteflika pour cause d'incapacité physique, voire perte de certaines facultés mentales, après l'AVC dont il a été victime, en avril 2013, et qui lui a valu une hospitalisation de plusieurs semaines à l'hôpital français du Val-de-Grâce. Une telle mise en scène est-elle, néanmoins, envisageable ' Abdelaziz Bouteflika est-il en mesure de se soumettre à un rituel qui sous-entend une présence de plusieurs heures, dans un lieu public, devant des milliers de personnes ' Acceptera-t-il de s'exposer, sans artifices, aux caméras libérées du strict contrôle de son entourage ' Difficile à dire. Depuis plus d'un an, soit avant même son accident ischémique transitoire, le président Bouteflika n'assume quasiment plus les charges publiques conférées à sa haute fonction. Sa dernière intervention publique date du mois de mai 2012, à Sétif. À l'occasion, il apparaissait dans une bonne forme physique, qui lui a permis de discourir pendant 42 minutes. Il n'est plus parvenu, à ce jour, à rééditer la performance. Depuis qu'il a été victime d'un AVC, c'est un homme âgé, avachi, le visage figé et le regard vide d'expression qu'on montre, par intermittence, aux Algériens, à travers des images muettes, à peine animées. À ce titre, l'annonce de candidature sera un premier test sur les aptitudes du Président potentiellement candidat à continuer à diriger le pays pendant cinq autres années. Avant l'accomplissement de cet objectif, il devra se soumettre à d'autres obligations, plus éprouvantes les unes que les autres, pour une personne qu'on n'a pas vue en position debout depuis des mois. Le directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère des Affaires étrangères, M. Talbi, a affirmé, hier sur les ondes de la radio Chaîne III, que les prétendants à la présidentielle doivent déposer, par eux-mêmes, leur dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Ce qui suppose un déplacement inéluctable pour le président Bouteflika, s'il se mettait en lice pour le prochain scrutin. Il reste l'animation de la campagne électorale, programmée du 23 mars au 13 février. Bien entendu, aucune loi n'oblige un candidat à la présidentielle à aller personnellement au devant des citoyens pour les convaincre de lui donner leurs voix. La morale politique et le respect de l'électeur l'exigent pourtant.S HNomAdresse email




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