Algérie

«L'idéal aurait été une décision claire et nette»



- Un mois après la tenue de la tripartite, avez-vous aujourd'hui une vision précise sur la manière dont la prise en charge des dettes des PME va se faire '
Jusqu'à présent, il n'y pas eu de concertation sur cette question. Au niveau du Conseil national consultatif, nous savons la décision qui a été prise lors de la tripartite. Nous considérons qu'elle est importante parce qu'elle rejoint la politique future de soutien aux entreprises qu'elles soient publiques ou privées et de toute manière, ce qui a été pris décidé assainissement au niveau des entreprises publiques pourrait àªtre mis en pratique pour les privées. Ceci étant, lors des états généraux de la société civile, ce point a été évoqué au niveau d'un atelier consacré à  la croissance par plusieurs participants et il a été retenu dans les recommandations. Ce qui est demandé aujourd'hui c'est que les choses se passent le plus rapidement possible. Je sais qu'il y a eu des discussions en interne au niveau des banques et paraît-il, le ministère des Finances aurait donné des instructions aux banques pour qu'il y ait le rééchelonnement. Maintenant, dans quelles conditions cela se fera-t-il ' Quelles entreprises seront touchées ' Cela rester à  clarifier.  
- Le délégué général de l'ABEF parle d'un traitement au cas par cas. Cela vous semble-t-il l'idéal '
C'est toujours le même problème. Quand une décision est prise au niveau politique, pour passer au niveau de l'application, on a différentes interventions et différentes interprétations.
Effectivement, on a parlé d'un traitement au cas par cas. A la limite, cela ne dérange pas vraiment. L'idéal aurait été de préciser au départ la mesure qui sera prise. Mais on va s'en satisfaire. On aurait aimé que la décision soit prise directement. J'entends par là de prendre exemple sur la décision qui a été prise par le gouvernement dans le secteur de l'agriculture d'effacer la dette des agriculteurs. C'était une décision claire et nette. Quand on dit au cas par cas, on renvoie en définitive la banque avec l'entreprise créancière. Il faut attendre pour voir comment les choses vont se passer. C'est toujours la même chose. Dès qu'une décision est prise, elle risque d'être vidée de sa substance au niveau de l'application parce qu'il y a des interprétations différentes. Il y a des structures mentales qui n'ont pas évolué et on risque de se retrouver avec des demi-mesures. En définitive, pour nous, les entreprises qui sont éligibles doivent àªtre celles qui ont été touchées par les différents maux, que ce soit la dévaluation, la décennie noire, etc. Bien entendu, chaque banque va àªtre libre de sélectionner au niveau de ces entreprises celles qui seront éligibles.
Mais il y a un élément qu'il faut retenir à  savoir qu'elles ne seront éligibles que les entreprises qui sont toujours en activité. C'est un critère sur lequel nous pouvons àªtre d'accord. Maintenant, il faudrait qu'on voie comment va se traduire la démarche du cas par cas, notamment au niveau des banques. Quels type d'instructions ces dernières ont-elles reçues ' Comment vont-elles se comporter ' Quelle est la position de la Banque d'Algérie ' Très sincèrement, c'est le flou. On ne sait pas sur quel pied danser et que va-t-il advenir de ce dossier. Mais, probablement que les banques vont contacter chaque entreprise à  part et discuter avec elle des critères à  retenir.

- En tant que Conseil consultatif, quelles sont vos propositions concernant ce dossier '
On a déjà transmis tout un dossier relatif aux entreprises en difficulté du temps du ministre de la PME M. Benbada qui l'a lui-même transmis au niveau à  la chefferie du gouvernement. Mais, à  l'époque, il n'y a pas eu de suite. Nous n'avons pas travaillé sur des questions précises et particulières concernant l'assainissement des dettes parce que jusqu'à la tenue de la tripartite, on n'avait pas de certitudes quant à  une disponibilité du gouvernement à  traiter ce dossier. Rien ne nous empêche si on nous le demande et si on veut accepter que l'on se retrouve autour d'une table avec les différents intervenants comme l'ABEF et les organisations patronales, de faire des propositions dans ce sens. On en a. Elles sont prêtes, pour peu qu'on le veuille. Maintenant, je pense qu'au niveau du gouvernement, c'est une décision qui a été arrêtée et je lui fais confiance pour le respect de ses engagements. Nous ne pouvons qu'attendre et voir quelle est l'instruction qui va àªtre donnée aux banques pour que ce dossier soit bouclé. C'est une question qui a trop duré et c'est dommage qu'au moment où on veut relancer notre économie, assainir l'environnement et booster la PME, on laisse toujours en suspens les choses. Par contre, ce qu'on pourrait demander aux entreprises qui vont bénéficier d'un véritable rééchelonnement avec l'effacement de tout ce qui est intérêts, agios, etc., d'être performantes et de créer des postes d'emplois. Ce serait une bonne contrepartie.                  


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