Algérie


L'ICSO
En plus du constat d'échec de la plateforme, les membres de ce groupe refusent également de considérer leur action comme «une déclaration de guerre» aux participationnistes.L'ICSO est finie» et «la Plateforme de Mazafran enterrée». C'est ce qu'ont proclamé douze membres de l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (ICSO) lors d'une conférence de presse, animée hier au siège du parti Jil Jadid à Alger. Considérant la participation aux prochaines législatives comme «un reniement» de l'engagement pris à Mazafran en juin 2014, ce groupe estime que la structure qui a fédéré, trois ans durant, la majorité de l'opposition, «n'a plus sa raison d'être». «L'instance et la plateforme sont finies.Ceux qui ont pris en charge cette plateforme lui ont tourné le dos aujourd'hui. On pourrait rencontrer nos amis de l'opposition dans de nouvelles structures», lance l'historien Mohamed Arezki Ferad, faisant allusion à tous les partis membres de l'ICSO qui se sont engagés dans la course à l'APN. Ce faisant, l'orateur et ses collègues présents lors de cette conférence se défendent et refusent d'être qualifiés de «casseurs» de cette structure. «Ce n'est pas nous qui avons tué la plateforme.Le mécanisme (ICSO, ndlr) est arrivé à son terme à partir du moment où il est fissuré», soutient-il, précisant : «Le militantisme se poursuivra et cette expérience est bénéfique pour l'avenir du combat démocratique.» «Le militantisme est une idée. Nous sommes toujours des militants pour la démocratie. Cette expérience est bénéfique pour notre combat et je suis convaincu que les structures futures seront plus fortes», assure Mohamed Arezki Ferad.«Une abdication»Les membres de ce groupe refusent également de considérer leur action comme «une déclaration de guerre» aux participationnistes. «L'Instance est morte politiquement, mais nous ne nous inscrivons pas dans la logique de confrontation avec nos amis de l'opposition qui ont opté par la participation aux législatives», précisent-ils.Toutefois, ils accusent les partis engagés dans la course électorale d'avoir abdiqué. «Le problème a commencé lorsque certains partis ont montré leur volonté d'intégrer le gouvernement. Face à un pouvoir qui ne veut rien céder, des partis de l'opposition ont abdiqué avant même de mener la bataille», estime pour sa part le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali.De son côté, Karim Tabbou affirme que «le groupe n'est pas radical». «Nous n'avons pas l'intention de créer un clan. Notre objectif est le combat pour la démocratie et l'Etat de droit, et je pense que nous sommes cohérents», dit-il. Dans un communiqué rendu public à cette occasion, le groupe explique sa position par rapport aux élections. «Les objectifs de l'opposition, tels qu'énoncés par la Plateforme de Mazafran, ne peuvent en aucun cas être temporaires ou tactiques. Ils s'inscrivent dans la continuité et la rigueur et ne peuvent être sujets à marchandage», précise-t-on dans ce document.Selon les rédacteurs de ce communiqué, participer à ces élections organisées par le pouvoir dans les conditions actuelles «est en totale contradiction avec le sens et l'esprit de la Plateforme de Mazafran». «Nous ne nous laisserons pas entraîner derrière les illusions et des élections hasardeuses pour l'avenir du pays. Nous croyons fermement à une vraie démocratie comme meilleur outil pour organiser et gérer l'Etat et ses institutions ; nous agissons avec détermination pour faire valoir les meilleures voies pour instaurer le respect des libertés, les droits individuels et collectifs et, au final, l'Etat de droit», ajoute-t-on.


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