Algérie

L'hypothèse du point G



Il ne faut pas rire de la mort, mais celle-ci se moque de nous, puisque 200 000 morts, dont des femmes, des enfants et des soldats, n'ont pas fait pleurer nos dirigeants. Oui, l'histoire du pays est linéaire, un soldat, s'il ne dit pas de mal de ses supérieurs, regarde l'ENTV, fait les mots croisés d'El Moudjahid en ayant un niveau d'instruction suffisant, finit, en général, général à un moment donné de sa vie. Qu'il soit issu de l'armée française ou de l'ALN, si le temps et la hiérarchie estiment qu'il n'y a pas faute, ce soldat finit en haut, là où il peut regarder les soldats de son bureau. Tout ça pour annoncer que ces derniers temps, des généraux meurent. Dernier en date, le général Metidji. Paix à son âme mais ironie de l'histoire, c'est ce même général qui avait lu l'oraison funèbre du général Belkheir, mort comme tout le monde le sait, et c'est aussi lui qui avait lu l'oraison d'un autre général, Fodhil Chérif. L'armée étant bien organisée, c'est un autre militaire qui a lu l'oraison funèbre de celui qui lisait les oraisons funèbres.Pourquoi parler de la mort des généraux ' Larbi Belkheir a-t-il laissé une malédiction ' L'Algérie vieillissant, la dernière pyramide des âges de l'Office des statistiques faisant apparaître un pays pas si jeune que ça, les généraux meurent aussi. Mais surtout parce que les détracteurs du régime cataloguent le pays comme un pays général de généraux. La théorie G explique que les généraux sont un consortium qui décide et importe des présidents tout en les gardant à distance de leurs prérogatives. Bien sûr, le dernier général mort n'est pas dans ce cas, simplement chargé de la communication, là où l'armée, grande muette, n'a jamais communiqué. A-t-il emporté ses communications dans la tombe ' Peut-être. Peut-on parler de la mort des généraux ' Peut-être pas, mais c'est fait. Oui, trop de peut-être tue aussi. Peut-être.


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