L'hygiène, une question secondaire

Tizi Ouzou, Alger, Oran, Annaba'Ce sont pratiquement toutes les grandes villes du pays qui connaissent une prolifération inquiétante des ordures ménagères et cela ne semble pas inquiéter les citoyens, encore moins les autorités locales qui affichent un mépris total envers tout ce qui est environnement. Ça devient une culture de laisser les immondices s'accumuler dans tous les coins, y compris aux abords des établissements scolaires et de jeunesse, censés donner l'exemple en matière de citoyenneté et de civisme. L'hygiène et la protection de l'environnement n'intéressent personne du moment que ça ne fait pas entrer de l'argent ni ne valorise celui qui ose prendre le balai et nettoyer les marches d'escaliers d'un bâtiment livré à l'abandonLes Algériens se plaisent à vivre au milieu des ordures sommes-nous tentés de dire. «Pourquoi nettoyer puisque ça va redevenir comme c'était avant'», «Les autres ne se cassent pas la tête, pourquoi toi alors'», entend-on dire des habitants qui fuient toute leur responsabilité dans la préservation des espaces communs. L'hygiène du milieu est une question secondaire même si les commentaires et les critiques sur la question ne s'arrêtent pas, de la levée du jour à la tombée de la nuit. Chacun rejette la responsabilité sur l'autre sinon sur l'Etat qui peut tout régler avec l'argent du pétrole mais ne le fait pas. Pourtant, ce n'est nullement un problème d'argent ou de stratégie de travail, encore moins de volonté politique. C'est juste un geste simple à faire: ne pas jeter ses ordures partout et à n'importe quel moment de la journée. Et surtout par les fenêtres et les balcons! Ce n'est pas du tout sorcier ! En plus, ça procure un certain bonheur, une certaine satisfaction de se voir agir en véritable citoyen respectueux de son environnement. Non, c'est secondaire tout cela. Il y a plus intéressant. La course vers la richesse matérielle quelles que soient les voies et moyens, la facilité, le poste politique, les législatives, les locales, la constituante'des concepts vides de tout sens du fait que le mot citoyenneté est le premier à l'être dans cette Algérie qui perd ses valeurs de jour en jour.
K. M.