L'hygiène, cette éternelle absente OPTIMAL

Ils existent dans les textes, ils ont un budget et ils occupent un espace, sans pour cela être réellement opérationnel sur le terrain. Les bureaux d'hygiène communaux ne sont connus que par leur appellation, qu'ils portent indûment d'ailleurs. Il n'y a qu'à voir l'état des quartiers et les détritus qui s'y accumulent, et les abords des marchés dont ils (les détritus) semblent un apparat, l'intérieur n'est guère plus reluisant tant ces lieux en sont recouverts 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Sans que les autorités locales ne s'en préoccupent, ni les citoyens d'ailleurs qui s'en accommodent aisément. Le cadre de vie s'est sérieusement dégradé, les cités ne sont plus que des dortoirs où il n'existe ni un semblant de verdure, ni des espaces aménagés pour des activités ou des jeux, ou même pour une halte. Créés par décret n°87-146 en 1987, ces bureaux ont fait partie du décor depuis, et demeurent désespérément absents sur le terrain, alors qu'ils devaient être réactivés en 2009, comme annoncé par le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales. Si les citoyens, en général, ne s'en offusquent pas outre mesure, l'entassement des immondices ne semblant pas les déranger ' ils sont même les acteurs de la prolifération des décharges sauvages ' il existe dans certains quartiers des personnes empreintes de civisme qui n'acceptent pas d'évoluer dans la fange et qui s'échinent à «faire le ménage» dans leur cité. Non sans difficultés, car en plus de devoir inciter le voisinage à se rallier à leur mission, ces bénévoles ne possèdent pas les moyens nécessaires pour faire régner la salubrité. Combien sont dures ces «sorties» du vendredi quand on n'a que ses mains et quelques balais pour nettoyer et quand il faut abandonner sur place les tas de déchets ou les brûler, dans le meilleur des cas, faute de moyens pour leur enlèvement. Les comités de quartiers ne disposent pas non plus d'outils adéquats et se démènent comme ils peuvent pour rendre leur environnement plus sain. Alors que les bureaux d'hygiène communaux utilisent leur budget à ne pas travailler sur le terrain, ces comités activent sans moyens matériels afin de créer un meilleur cadre de vie. Leur cause ' garantir une meilleure hygiène ' ne draine pas les foules, du moment que dans l'esprit des citoyens c'est à la mairie de faire son travail.
R. M.