L’HYBRIDE EN ALGÉRIE Toyota engage la bataille

L’avenir de l’hybride en Algérie, la disponibilité de la société et des pouvoirs publics à adopter et développer cette énergie de demain, l’aptitude des concessionnaires automobiles à se préparer et à en assumer l’entretien et la maintenance, autant de sujets abordés au cours d’une rencontre qui a regroupé des journalistes, des chercheurs du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et le directeur général de Toyota Algérie.

C’est en marge des festivités du salon automobile qu’il a été permis aux uns et aux autres d’aborder ce sujet d’actualité à travers le monde et qui a été transposé sur la scène nationale à la faveur de l’initiative de Toyota. Si d’autres constructeurs, tout autant engagés dans la bataille des énergies renouvelables, hésitent toujours à envisager une introduction de ce type de véhicules dans le marché algérien, le représentant de la firme japonaise a, pour sa part, décidé de franchir le pas et de forcer même la main au constructeur, connu pour son extrême prudence. M. Hassaim précisera d’emblée : « Nous avons décidé d’anticiper et de mettre tout un chacun devant le fait accompli. Et au-delà de la sensibilisation des visiteurs et de la vulgarisation autour de cette technologie utilisée par Toyota depuis plus de dix ans, nous voulions également entreprendre une série d’expérimentation sur nos routes pour évaluer l’adaptation de ces voitures hybrides à nos conditions de roulage. » Intervenant à l’occasion, le directeur du CDER, M. Belhamel, a longuement salué l’initiative de Toyota Algérie et a rappelé que les chercheurs algériens sont engagés depuis quelque temps dans un processus de recherche et de réflexion en vue de déblayer le terrain pour l’introduction progressive de véhicules roulants aux carburants propres, notamment l’hybride, essence/électrique. Pour lui, Prius est un exemple convaincant de l’avancée importante réalisée par les ingénieurs de Toyota. Il évoquera l’utilisation par le Centre de développement des énergies renouvelables de Strasbourg en France de 100 Prius dans une opération d’expérimentation. D’autant que ces véhicules sont dotés de la troisième génération d’installation électrique d’origine solaire. Des batteries recyclables avec une durée de vie de plusieurs années et surtout rechargeables à partir de bornes électriques alimentées par des panneaux solaires. Il dira qua l’Algérie se devra de souscrire à cette initiative dès lors qu’elle dispose d’un potentiel solaire inépuisable. En attendant de voir installées chez nous l’ensemble des infrastructures inhérentes au développement de l’électrique d’origine solaire qui reste, selon M. Belhamel, la solution idéale pour notre pays, il suggère que l’alternative est aujourd’hui toute indiquée à travers l’hybride qui permet, d’une part, aux batteries de se recharger directement depuis les alternateurs du moteur thermique et, d’autre part, autorise de longs trajets routiers. Alors que les véhicules roulant exclusivement à l’énergie électrique sont contraints à faire des passages fréquents au pied des bornes pour se revigorer. Au cours des débats, il a été question du coût de construction de ce type de véhicules et de leur prix de vente jusque-là prohibitif y compris en Europe, où des produits sont lancés sur les marchés depuis le début de cette année. En attendant, les chercheurs du CDER estiment que l’Algérie gagnerait à développer et à encourager l’utilisation de carburants non polluants et particulièrement disponibles comme le GPL et le gaz naturel. De son côté, le directeur général de Toyota Algérie, en réponse à une question, considère que notre pays n’est pas encore préparé pour accueillir un parc automobile roulant à l’électrique et que son entreprise entend engager, dès maintenant, une démarche d’expérimentation sur les trois véhicules acquis par la filiale du groupe Jameel, Prius, Auris et Camry et préparer techniquement les installations et les techniciens du service après-vente devant maîtriser cette technologie et assurer sa maintenance ou sa réparation dans le cas échéant.