Algérie

L'hybridation du blé au secours des céréaliculteurs



La fabrication à partir des graines-mères jusqu'aux semences en qualité et en quantité suffisantes est l'une des stratégies du développement agricole durable, et l'une des garanties pour l ?accès réel à la sécurité alimentaire.La production et la commercialisation des semences a enregistré pour notre propre usage des retards énormes en Algérie, ce qui donna une conséquence fâcheuse se répercutant directement sur le creusement de nos réserves de change depuis l'indépendance de l'Algérie. Les chiffres parlent d'eux-mêmes sur la déliquescence d'un secteur agricole qu'aggrave chaque année une consommation toujours en hausse, sous la poussée d'une démographie galopante et de la malbouffe.
Faute d'existence d'entreprises multiplicatrice, et de centres de recherche dans la production de graines-mères des différentes espèces végétales pérennes, constituant l'herbier national, notre pays a été contraint et est toujours forcé pour acquérir certains groupes d'espèces, d'accentuer sa dépendance, auprès des fournisseurs étrangers.
Ce lundi 29janvier 2018, Mohamed Belabdi, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, vient de déclarer solennellement sur les ondes de la radio nationale, que «la bataille est gagnée pour les semences de blé dur, de blé tendre et d'ogre parce qu'elles sont produites désormais totalement en Algérie, en conséquence, l'Algérie n'importera plus les semences de ces céréales.»
Des partenaires français et une société mixte nouvellement en activité a été créée pour renforcer le potentiel génétique en mesure de donner des rendements maximum, grâce aux capacités de résistance de la semence aux aléas climatiques, et aux parasites. Notons que le partenaire français dans le domaine de la recherche pour l'amélioration des rendements qui peuvent aller jusqu'à quatre, a une longue expérience dans la manipulation génétique du blé.
Mis à part la production du blé tendre qui sera en partie importé, le patron de l'OAIC annonce déjà que de nouvelles variétés seront introduites en Algérie et que les moissons cette année, seront largement supérieures à la saison précédente. Les céréaliculteurs ont utilisé, durant la campagne actuelle, davantage d'engrais et de semences traitées et conditionnées par rapport aux années précédentes et ont respecté les dates de semis.
Le directeur général de l'OAIC a rappelé, dans ce sens, que l'Algérie ambitionne d'atteindre son autosuffisance en blé dur d'ici 2020 : «Le blé dur est à notre portée, on peut atteindre l'autosuffisance et c'est jouable à court terme», puis, en conseilleur, il rejoint ce que les économistes préconisaient depuis longtemps, pour interpeller les consommateurs algériens à «changer de modèle alimentaire, afin de mieux rationaliser la consommation, dans le but de gaspiller moins.»
L'amélioration de la qualité et des variétés de blé bio technologiquement adaptées au climat et aux sols, permettra dans les prochaines années, à assurer l'autosuffisance de ce céréale pour l'Algérie qui importe chaque année près de 9 millions de tonnes, pour un coût de 1,7 milliard de dollars US.


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