L'humanité «joue avec un pistolet chargé»

L'humanité «joue avec un pistolet chargé» dans le contexte des crises actuelles à connotation nucléaire, a averti, hier, le secrétaire général de l'ONU à Hiroshima à l'occasion du 77e anniversaire du bombardement atomique américain sur le Japon. Lors de la cérémonie annuelle en hommage aux victimes du bombardement de 1945, Antonio Guterres a lancé un vibrant appel aux dirigeants du monde pour qu'ils retirent les armes nucléaires de leurs arsenaux. Il y a 77 ans, «des dizaines de milliers de personnes ont été tuées d'un coup dans cette ville. Des femmes, des enfants et des hommes ont été incinérés dans un feu infernal», a-t-il dit. «Des bâtiments se sont transformés en poussière. Des survivants ont été maudits par un héritage radioactif» de cancers et d'autres maladies, a ajouté Guterres. « Nous devons nous demander: qu'avons-nous appris du champignon atomique qui a gonflé au-dessus de cette ville'» Aujourd'hui, «des crises à forte connotation nucléaire se propagent rapidement, du Moyen-Orient à la péninsule coréenne... L'humanité joue avec un pistolet chargé», a affirmé Guterres, réitérant les avertissements lancés lors d'une conférence des pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), à New York. Depuis deux ans, les commémorations de Hiroshima - auxquels assistent des survivants, des proches, des responsables japonais et certains dignitaires étrangers - se déroulent de manière restreinte en raison du Covid. Environ 140000 personnes sont mortes à la suite du bombardement du 6 août 1945 à Hiroshima, un bilan qui inclut les personnes ayant survécu à l'explosion mais étant décédées ensuite en raison des radiations. Trois jours plus tard, les Etats-Unis avaient largué une autre bombe nucléaire sur Nagasaki, tuant environ 74000 personnes.